Impossible d'évoquer Machiavel sans parler du machiavélisme: cette conception cynique de la politique, cette absence de scrupules dans l'action, cet art d'utiliser tous les moyens (violence, ruses, mensonges, trahisons...) pour parvenir au pouvoir et s'y maintenir. Et, de fait, on trouve aussi cela dans Machiavel. Mais il faut d'emblée reconnaître que cette vision politique, qu'on appelle «machiavélisme», ne date pas de Machiavel, et que la pensée de Machiavel ne s'y réduit pas.
[...] C'est dire que l'analyse de Machiavel est plus subtile que le schéma auquel on la réduit trop souvent. II- Une conception nouvelle et moderne de la politique Nous pouvons utiliser deux dates symboliques pour baliser l'entrée de la pensée occidentale dans le monde moderne : 1453 : la prise de Constantinople par les Turcs marque la fin de l'Empire byzantin, héritier oriental de l'Empire romain. -1492 : la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb marque le début d'une géographie et d'une histoire nouvelles. [...]
[...] Et, de fait, on trouve aussi cela dans Machiavel. Mais il faut d'emblée reconnaître que cette vision politique, qu'on appelle machiavélisme ne date pas de Machiavel, et que la pensée de Machiavel ne s'y réduit pas. Machiavel et le machiavélisme Pour Machiavel, les moyens machiavéliques ne sont que des moyens, ils ne sont pas des fins. Au niveau de l'efficacité, toutes les conduites machiavéliques ne sont pas concluantes : s'il faut souvent employer la ruse et le mensonge, il arrive aussi parfois qu'il soit nécessaire de faire confiance. [...]
[...] Machiavel rêve de l'unitô italienne. C'est en grande partie dans ce but qu'il écrit Le Prince, où il peut faire part de son expérience acquise lors de missions diplomatiques en France, en Allemagne, au Vatican, auprès de César Borgia . Congédié en 1512 par les Mêdicis lors de leur retour aux affaires, il s'isole à la campagne et écrit Le Prince, Discours sur la première décade de Tite-Live, L'Art de la guerre. Il meurt en 1527, en laissant, en plus de ses analyses politiques, quelques ouvrages littéraires ou historiques : La Mandragore, Histoires florentines. [...]
[...] Car s'il est justifié en politique de ne pas suivre les règles de la morale privée, cela doit être au nom d'une morale supérieure : celle qui donne force à une entreprise politique, en transcendant les ambitions particulières. Machiavel (1469-1527) D'origine sociale médiocre, Nicolas Machiavel ne pourra jamais prétendre à un rôle politique majeur. Pourtant, ses fonctions administratives et diplomatiques au service de la République de Florence le mettent en contact avec les réalités politiques de son temps. L'Italie de la Renaissance est composée d'une multitude d'États, qui sont admirés pour leur créativité artistique, pour leur dynamisme économique, mais qui sont aussi affaiblis par les guerres intestines qu'ils livrent les uns contre les autres. [...]
[...] Ces questions étaient normatives : leur interrogation portait sur ce qui devait être, sur les normes qui devaient s'imposer. Pour Machiavel, dans Le Prince, la question devient purement factuelle : comment parvenir au pouvoir ? Comment y rester ? Il écarte délibérément toute question de valeur : est-ce bien ou mal ? Est-ce juste ou injuste ? Est-ce un bon ou un mauvais gouvernement ? Il se concentre sur le comment Comment prendre le pouvoir ? Comment le conserver ? [...]
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