Un article du Monde (du 29 octobre 2006, auteur Martine Silber) qui titrait «Metteurs en scène sous surveillance», piqua ma curiosité. Cet article traitait de l'œuvre de Beckett et s'interrogeait « Jusqu'à quel point ceux qui montent ses oeuvres doivent-ils respecter ces didascalies ? ». J'ai commencé ma recherche en me basant sur cette question, puis je me suis intéressé au respect du texte en général.
Pour ce dossier, j'ai donc décidé de m'intéresser au respect du texte dans la mise en scène. : Est-il possible de toucher au texte, et à quelles conditions? Il est difficile de s'intéresser au « respect » du texte, puisque les metteurs en scène n'ont pas le droit de couper le texte de l'auteur, et que cette question du respect reste donc subjective. Ainsi, j'ai donc décidé de largement insister sur l'adaptation des didascalies, beaucoup plus objective! En revanche, j'ai choisi de m'intéresser uniquement au texte et aux éléments scéniques supprimés ou déformés, mais malheureusement pas à ce qui avait était rajouté, pour des raisons pratiques.
Je me suis posé ces questions : Les didascalies font-elles partie intégrante du texte? Quel doivent être leurs rôles dans la mise en scène et dans l'interprétation? Jusqu'à quel point doit-on les respecter ? Sont-elles uniquement au service de la pièce où peuvent elles desservir celle ci ?
Dans un premier temps, j'ai défini brièvement les didascalies et leur rôle dans le texte théâtral, et je me suis intéressée au rapport des auteurs entre leurs textes et les adaptations qui en sont faites par les metteurs en scène, à travers l'exemple de Samuel Beckett. Dans un deuxième temps, j'ai basé ma réflexion grâce à l'exemple de pièces vues pendant l'année. Enfin, j ‘ai recueilli les points de vue d'un metteur en scène et d'une actrice.
[...] Didascalies expressives : indications sur la façon de dire le texte, le débit de la parole, le timbre de voix, le sentiment ou l'intention qui détermine la parole. Les didascalies ne sont toutefois pas seules à fournir des éléments pour établir la situation d'énonciation, les répliques ne cessent d'en suggérer chaque fois qu'un personnage se réfère à son environnement ou aux êtres qui l'habitent. Par opposition aux didascalies externes au dialogue qui viennent d'être décrites, il est parfois question alors de didascalies internes. [...]
[...] Même si la décoration ne respectait pas au pied de la lettre les indications de Feydeau, le choix des tableaux et bibelots restituait tout de même l'atmosphère d'un intérieur petit bourgeois du XIXème siècle imaginé, à mon avis, par Feydeau. La place des didascalies est relativement normale dans Par la fenêtre. Comme dans le théâtre de Labiche, on retrouve de nombreux à part haut bas caractéristiques du quiproquo. Les didascalies concernant les costumes et les décors ne sont pas particulièrement précises, ce qui laisse une certaine liberté d'interprétation au metteur en scène. J'ai trouvé que les didascalies expressives étaient parfaitement respectées. Les didascalies précisant les actions des personnages étaient globalement respectées, mais pas toujours avec exactitude. [...]
[...] Pour lui, le respect des didascalies doit dépendre des pièces, mais, dans les siennes, elles n'ont en général pas d'importance majeure. Il pense que lorsque l'auteur édite une pièce, il la donne au metteur en scène, qui doit alors en assumer les conséquences. Il me raconte que beaucoup d'auteurs ont peur de ne pas mettre d'indications scéniques, peur d'être trahis, comme Beckett (bien que la réticence de Beckett puisse s'expliquer, d'après lui, par une mise en scène qu'il avait considéré comme totalement opposée à l'esprit de sa pièce), et que certains metteurs en scène considèrent l'abondance de didascalies comme un manque de confiance à leur égard. [...]
[...] Si j'écris des didascalies, c'est bien pour que l'on les lise s'exclame t'il ! Dans sa première pièce, L'ascenseur, une didascalie indique que les deux personnages posent leur manteau sur un fauteuil, de la même manière, en même temps. Pour lui, cette indication était fondamentale, puisqu'elle montrait que les deux hommes se comportaient en clones, et il fut offusqué de voir qu'un metteur en scène était passé à côté ! Les quatre artistes que j'ai rencontrés ont conclu d'une même voix que l'important, c'était de vraiment désirer le texte, d'aimer le texte, d'y avoir apporter une grande attention. [...]
[...] Pour ce dossier, j'ai donc décidé de m'intéresser au respect du texte dans la mise en scène. : Est-il possible de toucher au texte, et à quelles conditions? Il est difficile de s'intéresser au respect du texte, puisque les metteurs en scène n'ont pas le droit de couper le texte de l'auteur, et que cette question du respect reste donc subjective. Ainsi, j'ai donc décidé de largement insister sur l'adaptation des didascalies, beaucoup plus objective! En revanche, j'ai choisi de m'intéresser uniquement au texte et aux éléments scéniques supprimés ou déformés, mais malheureusement pas à ce qui avait était rajouté, pour des raisons pratiques. [...]
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