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Olivier PY travaille sur ce conte et, plus qu'une adaptation, il reprend l'architecture de celui-ci et en fait presque une réécriture, une pièce qui lui est "absolument propre". En effet, à la base, les contes ne sont pas fait pour être joués, l'adaptation d'un texte narratif pour le théâtre, sa théâtralisation, impose de très nombreux ajouts et induit donc une assez grande liberté.
Nous essaierons donc de voir quel parti pris se dégage de cette réécriture et de cette mise en scène en étudiant l'univers crée grâce aux outils proposés par le théâtre (texte, scénographie, costume, maquillage). Nous verrons ensuite comment le voyage de Benjamin est l'élément fondateur de l'histoire. Et enfin nous analyserons comment Olivier Py utilise les outils, du conte cette fois, pour donner une portée "universaliste" à cette pièce.
La création d'un univers.
Dans cette pièce on ne retrouve pas du tout le texte initial ; même si la trame générale ne change pas, le titre non plus, Olivier Py intègre des dialogues et des chants. En revanche on y retrouve le même type de langage que dans les contes.
Le texte est proche, par endroits, de la prose poétique : il y a des passages en vers libres. Il suit donc une des traditions du conte français, qui est très littéraire et orné de figures de style. Dans une interview, il expliquera que ce conte est très "pauvre stylistiquement" et que de ce fait, il a pu y projeter son propre style.
La scénographie est très féerique. En effet, ce que l'on remarque tout d'abord est l'installation lumineuse : en fond de scène se trouve un "mur d'ampoules" qui produit une atmosphère très chaleureuse. Puis, au fur et à mesure, on se rend compte que ces murs sont mobiles et que parfois, un rideau, à la manière d'un "filtre" de couleur rouge se baisse devant les ampoules plongeant ainsi la scène dans une lumière rouge symbolisant par exemple le chaos, la misère des royaumes dans lesquels arrive le personnage. Ou encore un rideau bleu lorsque le jeune homme et ses trois frères sont en mer. Les ampoules ne sont donc pas là pour éclairer la scène mais pour représenter un lieu ou un moment de la journée (...)
[...] Pendant ce temps les deux frères, rejoignent la princesse se faisant passer pour leur cadet pour l'épouser. Celle-ci n'est pas dupe et les renvoie. Grâce au jardinier, Benjamin s'échappe et va rejoindre sa princesse tandis que le roi découvre la supercherie tendue par ses fils ainés et s'excuse auprès de son plus jeune fils. Olivier PY travaille sur ce conte et, plus qu'une adaptation, il reprend l'architecture de celui-ci et en fait presque une réécriture, une pièce qui lui est absolument propre En effet, à la base, les contes ne sont pas fait pour être joués, l'adaptation d'un texte narratif pour le théâtre, sa théâtralisation, impose de très nombreux ajouts et induit donc une assez grande liberté. [...]
[...] Captation de L'eau de la vie Un conte des frères GRIMM adapté et mis en scène par Olivier PY créé en janvier 2006 au CDN d'Orléans. L'eau de la vie (ou l'eau de jouvence) est un conte très peu connu. Il raconte l'histoire d'un roi qui tombe très malade. Ses deux fils ainés, sentant que sa mort est proche, s'inquiètent de leur héritage, et se mettent en quête de l'eau de la vie une eau capable d'apaiser leur père de ses maux. [...]
[...] Mais, poursuivi par la jalousie de ses frères, il doit s'enfuir et se cacher pour échapper à leurs mensonges et à la colère injuste de son père. L'enfant grandit, il apprend. A se méfier de ses frères par exemple, à ne pas trop faire confiance. Mais ce voyage lui enseigne aussi que ce n'est pas la richesse qui compte. Pendant son périple il rencontre la famine et la guerre, de ce fait il prend conscience des choses essentielles. Il se confronte à la cruauté du monde extérieur. [...]
[...] Ou encore un rideau bleu lorsque le jeune homme et ses trois frères sont en mer. Les ampoules ne sont donc pas là pour éclairer la scène mais pour représenter un lieu ou un moment de la journée. Il n'y a pas de décor, si ce n'est une grande installation en bois qui se plie et se déplie très facilement, qui s'assemble ou se sépare représentant tantôt le palais du père, le château où se trouve l'eau de vie, le palais de la princesse ou encore le cachot dans lequel est emprisonné Benjamin. [...]
[...] Plus tard dans la pièce, Olivier Py personnifie même la mort en faisant faire à un de ses acteurs, affublé d'un masque de tête de mort, une danse macabre autour du père. Outre la mor,t il y a aussi, comme évoqué plus haut, la présence divine et des allusions religieuses récurrentes : présence de l'Ange, qui, dans le texte de Grimm, était un nain. Si Olivier Py a décidé de le remplacer par un Ange, c'est pour ajouter une dimension mystique. A cette aide du ciel, s'ajoute également celle de la terre de la nature, en la personne du jardinier. [...]
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