Littérature, Don Quichotte, Cervantès, Gustave Doré, Octave Uzanne, différentes perceptions de Don Quichotte, place de l'imaginaire, fil narratif de Don Quichotte, code de la chevalerie, code de la parodie
Bien que les deux gravures datent des mêmes époques (respectivement 1869 et 1885) et cherchent à illustrer le Don Quichotte de Cervantès, les choix des illustrateurs Gustave Doré et d'Octave Uzanne sont opposés par de nombreux aspects.
[...] Ainsi, ces deux représentations de Don Quichotte, radicalement opposées, montrent deux perceptions différentes du personnage de Cervantès. Illustrant pour deux la même scène de l'homme présent dans sa bibliothèque, elles n'ont aucun code en commun, preuve de la liberté du dessinateur, mais aussi de la place de l'imaginaire dans la réception de l'œuvre par son public. II. En quoi s'opposent-elles ? Le dessin le plus fidèle au texte de Cervantès est celui de Gustave Doré qui semble parfaitement correspondre à l'extrait présenté. [...]
[...] La lecture et Don Quichotte, Gustave Doré (1869) - Le Livre, Octave Uzanne (1885) - Deux perceptions différentes du personnage de Cervantès I. Description des gravures Bien que les deux gravures datent des mêmes époques (respectivement 1869 et 1885) et cherchent à illustrer le Don Quichotte de Cervantès, les choix des illustrateurs, Gustave Doré et d'Octave Uzanne, sont opposés par de nombreux aspects. Chez Uzanne, le personnage prend la majeure partie de l'espace de la gravure, le décor apparaît accessoire, servant simplement à contextualiser la scène. [...]
[...] Ainsi, ligne une, Don Quichotte est décrit comme un lecteur fasciné qui « s'acharna tellement à sa lecture » que l'illustrateur le représente, livre ouvert d'une main et épée brandie dans l'autre, comme pour mieux vivre la scène. De la même manière, plusieurs livres sont éparpillés au sol, formant un chemin du premier plan vers le personnage. Plus loin, Cervantès évoque la « manière qu'il vint à perdre l'esprit » représentée visuellement par la présence des monstres en tous genres qui tendent à prendre toute la place sur l'image, comme la folie grignote peu à peu l'être humain. [...]
[...] Chez Doré en revanche, on découvre un arrière-plan foisonnant de monstruosité, de vêtements sales et de créatures. Don Quichotte est représenté dans son environnement, ce qui permet d'exprimer toute la psychologie du personnage et de ses aventures. L'environnement est en mouvement et semble même prendre peu à peu le pas sur le personnage. On peut imaginer qu'il finisse englouti par les monstres. La scène est clairement irréelle, comique, voir parodique. On retrouve par ailleurs les éléments de la chevalerie, comme les épées, les chevaux, les monstres, les chevaliers. [...]
[...] En conclusion, les différents éléments visuels de la gravure de Gustave Doré tendent à rendre à la fois le fil narratif de Don Quichotte, mais aussi le ton employé par l'auteur. Dans cette gravure, les codes de la chevalerie comme de la parodie cohabitent, comme dans le roman. Le souci de respect de l'œuvre de Cervantès est flagrant, tant Doré semble avoir pris appui sur l'œuvre pour créer son dessin. La fidélité de chaque détail ne peut que conforter le lecteur dans ce choix, d'autant plus quand on regarde l'œuvre d'Octave Uzanne, qui prend quant à lui bien plus de distance avec le texte. [...]
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