Jean-Louis Martinelli, metteur en scène, a déjà réalisé plusieurs pièces de Racine, comme Andromaque en 1997 et Bérénice en 2006 et cette fois, c'est Britannicus qu'il choisit. Cette tragédie classique, écrite par Racine au XVIIème, s'inspire d'un personnage de l'Empire Romain.
Mais comment Jean-Louis Martinelli procède-t-il pour mettre en scène cette tragédie classique ? Son but est-il de retranscrire fidèlement la pièce, ou de la moderniser, de l'adapter à notre époque ? Comment garde-t-il les codes du classicisme à travers la mise en espace, les décors, les costumes ?
Pour cela nous allons d'abord étudier la première scène de la pièce, et ensuite la structure de la scène, le décor, puis les objets, les costumes...
Au début de la pièce, nous pouvons apercevoir Agrippine, au sol, cachée derrière un rideau, ou voile transparent. Cette première image est marquante et importante, car elle peut vouloir annoncer, dès le début, que la pièce pourra être un théâtre d'images : effectivement, dans certaines scènes, nous verrons, dans les gestes et la disposition de la scène, comme des tableaux . Par exemple, dans la scène où Néron tient Junie qui s'est évanouie. Puis le voile se lève, nous laissant voir, plus nettement, la scène. Tout d'abord, ce voile peut symboliser le lever du jour, et nous rappeler que la tragédie classique ne dure que 24h : cela marque le début de la tragédie. Durant toute la pièce, le disque tourne, lentement, imitant le déroulement de la tragédie. Il peut également marquer une limite entre le spectateur et la scène. En effet, il n'y aura pas de jeu entre le public et les comédiens ; mais étonnamment, les entrées et sorties des personnages se feront devant la scène. Il donne l'idée de "dévoilement". Le voile se lève, la pièce se dévoile, le spectateur voit Agrippine, qui semble désespérée, il est directement pris dans la confidence, spectateur d'une intimité, de celle des personnages (...)
[...] C'est également un objet servant à la bienséance de la tragédie classique, que Martinelli respecte en ne montrant pas aux spectateurs le meurtre de Britannicus. En effet les règles de l'époque de Racine interdisaient de montrer un meurtre, celui-ci devait être rapporté sous forme de récit. Au milieu de la scène, nous pouvons observer un disque de bois, qui tourne lentement. Par ce disque, J-L Martinelli peut encore faire référence aux pièces de l'antiquité, car il peut faire penser à l'orchestra, partie de la scène où se trouvait le chœur pendant les représentations. [...]
[...] Personnage représentant, selon Jean-Louis Martinelli, le désir de possession, d'assouvissement de l'ego prêt à envisager toutes les stratégies afin d'arriver à ses fins Robe blanche pour Junie, symbole de la pureté, refusant les avances de Néron, mais qui nous semble quand même moins désemparée et moins virulente que dans la pièce de Racine, particulièrement lors de la mort de son amant Britannicus, et ne correspond pas forcément à l'idée que peut se faire un lecteur à sa lecture. Autre élément classique gardé par Martinelli,et mis en valeur, celui de la langue. En effet, les personnages parlent lentement, marquant la parole de longs silences. Cela permet d'intensifier certaines répliques et d'y donner un sens. Chaque comédien prend le temps de recevoir et donner la parole. Et comme le souligne Armelle Héliot, critique : Ils ont en partage un sens uni de la langue. [...]
[...] Tout d'abord, ce voile peut symboliser le lever du jour, et nous rappeler que la tragédie classique ne dure que 24h : cela marque le début de la tragédie. Durant toute la pièce, le disque tourne, lentement, imitant le déroulement de la tragédie. Il peut également marquer une limite entre le spectateur et la scène. En effet, il n'y aura pas de jeu entre le public et les comédiens ; mais étonnamment, les entrées et sorties des personnages se feront devant la scène. [...]
[...] Le but de Jean-Louis Martinelli est donc de retranscrire fidèlement la pièce de Racine, en gardant les éléments de la tragédie classique, mais également de la mettre en valeur. Dès le début de la pièce, le spectateur est plongé dans une atmosphère intime et devine qu'il s'agira d'une tragédie classique, à travers le décor. La mise en scène est minimaliste, les éléments de la tragédie classique sont présents dans le décor, les costumes, mais également par le destin tragique des personnages, enfermés ; la terreur et la pitié, à travers Agrippine, et l'ascension de Néron en tyran. [...]
[...] Jean-Louis Martinelli nous montre bien, par cette première scène, l'objet principal de la pièce : les jeux de pouvoir. Dès les premières minutes, nous pouvons remarquer un effet d'emprisonnement, notamment produit par les lumières, ne couvrant parfois qu'une partie de la scène. Le rideau levé, c'est pour le spectateur la découverte d'un décor minimaliste et non sans rapport avec l'antiquité. Une forme d'arc de cercle, des colonnes en marbre Dans sa scénographie, Gilles Taschet montre clairement le rapport de la pièce avec l'antiquité, puisqu'elle est inspirée de l'Empire Romain, mais nous rappelle également qu'à l'époque du classicisme, les pièces classiques devaient faire référence à celles de l'antiquité. [...]
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