L'extrait suivant est issu du chapitre "Le temps des tribus planétaires" de l'essai "Les indemnités meurtrières" d'Amin Maalouf. Écrivain et journaliste libanais, il fuit sa patrie pour aller vivre en France où il s'empreigne de la culture française pendant la guerre du Liban. Son appartenance au monde arabe fait qu'il porte un regard assez différent sur plusieurs choses et le fait ressentir au travers de ces livres. C'est le cas dans son essai "Les indemnités meurtrières" dans lequel il aborde la notion d'identité et évoque la place que chacun de nous a dans une société moderne où la mondialisation semble nous "entraîner d'un même mouvement, vers deux réalités opposées."
La question d'identité se fonde au début de l'extrait sur une citation de l'historien Marc Bloch. L'auteur par de faits actuels qui sont l'évolution rapide des mentalités et la confrontation de différentes générations auxquelles on ne s'identifie pas même quant il s'agit de nos propres grands-parents. Il avance une vérité générale : "nous sommes tous infiniment plus proches de nos contemporains que de nos ancêtres."
Il expose d'abord sa thèse, puis donne un exemple en introduisant la notion de mondialisation en faisant allusion à différents endroits de la planète : "j'ai bien plus de choses en commun avec un passant choisi au hasard dans une rue de Prague, de Séoul, ou de San Francisco, qu'avec mon propre arrière grand-père."
[...] Les deux aspects semblent être liés sans pour autant s'emmêler. Il donne l'exemple d'ailleurs d'un écheveau (p.121) qui est un assemblage de fils liés afin qu'ils ne s'emmêlent pas. Il se propose dans une deuxième partie d'essayer de démêler ces fils sans avoir la prétention de démêler entièrement. L'universalité est à son avis la bienvenue et dissocie ce terme de ce qui pourrait être considéré comme un synonyme mais qui ne l'est pas c'est à dire l'uniformité qui est selon lui le côté malvenu de la mondialisation et celui que craignent de nombreuses personnes. [...]
[...] Et cela s'appuie sur le fait que le modèle américain est un modèle de rêve qui attire nombreux d'entre nous. L'autre inquiétude concerne l «uniformisation par l'hégémonie» (p.132) qui aborde la notion d'américanisation. Cependant l'auteur nous invite à faire preuve de raison en étayant la thèse de la conséquence de la mondialisation et non pas celle qui avance que la mondialisation n'est qu'une tactique d'américanisation de la part du gouvernement américain. Cela est qualifié «absurde» par l'auteur. En effet, cette conséquence bien que néfaste est inévitable d'autant plus que les États-Unis sont une puissance à part entière voire unique. [...]
[...] Notre identité en somme provient deux héritages: l'un «vertical»[ . l'autre «horizontal» (p.119). Le choix des directions n'est pas anodin car le «vertical» fait référence à la religion, à ce qu'on hérite de nos ancêtres qui sont situés au-dessus de nous, dans un arbre généalogique par exemple, tandis que «horizontal» fait allusion à ceux qui sont au même niveau que nous: nos «contemporains» Comment ne pas engendrer un conflit intérieur car ces deux héritages sont différents et propres à chacun. [...]
[...] "Les indemnités meurtrières", Amin Maalouf (2001) - "Le temps des tribus planétaires " L'extrait suivant est issu du chapitre temps des tribus planétaires» de l'essai «Les indemnités meurtrières» d'Amin Maalouf. Afin de bien comprendre dans quel contexte a été rédigé cet essai, il est utile de parler de l'auteur. Écrivain et journaliste libanais, il fuit sa patrie pour aller vivre en France où il s'empreigne de la culture française pendant la guerre du Liban. Son appartenance au monde arabe fait qu'il porte un regard assez différent sur plusieurs choses et le fait ressentir au travers de ces livres. [...]
[...] Il évoque ainsi prédominance croissante de la chanson anglo-saxonne[ . l'influence des médias internationaux[ . le poids de Hollywood» et montre que cette inquiétude concerne tout le monde et transgresse toutes appartenances. Maalouf prend parti car il est lui même concerné en faisant partie du monde arabe, en habitant en France et en étant chrétien , pour cela il fait part de ces propres craintes ne voudrais pas d'un monde arabe en rage contre la modernité, et qui régresse; et je ne voudrais pas non plus d'une France frileuse, qui entre dans le nouveau millénaire d'un pas hésitant». [...]
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