Poèmes Saturniens, Paul Verlaine, Mon rêve familier, 1866, Idéal féminin, Tercet, Elisa Moncombe, Amour interdit, Baudelaire, Poème, Poésie
Dans «Mon rêve familier », sonnet extrait du recueil « Poèmes Saturniens » publié en 1866 alors qu'il n'a que 22 ans, Paul Verlaine évoque son idéal féminin. Cette femme parfaite se caractérise surtout par sa relation totalement harmonieuse avec Paul Verlaine, c'est un amour fort et réciproque : « et que j'aime, et qui m'aime ». C'est une femme unique, elle seule comprend parfaitement les douleurs et les tourments du poète.
[...] Paul Verlaine a été élevé avec sa cousine Elisa Moncombe et en est tombé éperdument amoureux, même si celle-ci n'a pas donné suite à ses avances et s'est mariée en 1858, s'exilant alors du domicile de la famille Verlaine. La voix de cette femme idéale lui est familière, c'est une voix semblable à celle de personnes qui, dans le passé, ont été très proches du poète : elle a l'inflexion des voix chères qui se sont tues Pourtant, cet idéal féminin, née de ses souvenirs et de ses souhaits de complicité parfaite avec une âme sœur, a un caractère irréel. [...]
[...] Cette femme parfaite se caractérise surtout par sa relation totalement harmonieuse avec Paul Verlaine, c'est un amour fort et réciproque : et que j'aime, et qui m'aime C'est une femme unique, elle seule comprend parfaitement les douleurs et les tourments du poète, elle seule sait apporter le réconfort et partager les souffrances de Paul Verlaine : elle seule les sait rafraîchir, en pleurant Cet idéal féminin doit aussi être capable de le surprendre, mais pas trop : suffisamment pour éviter l'ennui, mais pas excessivement pour que le poète puisse garder ses repères ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre Les caractéristiques physiques de cette femme idéale ne sont pas définies : à la différence de Baudelaire, Paul Verlaine ne peut décrire sa chevelure Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l'ignore Aucun détail sur ses yeux, son sourire, son allure générale : la seule chose qui compte pour Paul Verlaine, c'est que cette femme soit une âme sœur, aimante, compréhensive, consolatrice. Cet idéal féminin s'est créé sur les souvenirs de Paul Verlaine. [...]
[...] Dans le monde réel, son idéal féminin était certainement sa cousine, mais le refus de celle-ci de céder à cet amour interdit a conduit Verlaine au désespoir. Le poète a compris que son amour pour Elisa ne pourrait jamais se concrétiser et il reste inconsolable : dans son rêve, la femme n'a plus le visage d'Elisa, mais elle reste sans visage car il se refuse à lui donner d'autres traits. Le grand amour de Paul Verlaine ne peut plus être, il est désormais condamné à rester un songe étrange et pénétrant. [...]
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