Le romantisme se fait peu à peu connaître des artistes, notamment des peintres, aux Salons de 1824 et 1827, des expositions de peinture organisées par le gouvernement. C'est en 1827 qu'est publiée Préface de Cromwell de Victor Hugo, qui donne une théorie du romantisme. Cette année est également celle de l'exécution de la gravure du Combat entre le Romantique et le Classique en référence au Salon. La gravure représente deux hommes se battant, l'un habillé à la manière de l'Antiquité, l'autre à la manière du Moyen-Âge. Derrière, un garde, sûrement du Louvre où la gravure se trouve, assiste à la scène. Nous allons, à partir de cette oeuvre, nous demander comment cet affrontement est représenté, en analysant d'abord la manière dont les deux mouvements sont allégorisés avec leurs caractéristiques et oppositions, puis en étudiant la position sur la question adoptée par l'auteur.
Le classicisme, apprécié depuis le XVIIème siècle, se caractérise par la mesure et la rationalité, une parfaite adéquation entre le fond et la forme en accord avec le respect de l'esthétique et des règles antiques, notamment décrites par Aristote dans La Poétique. Le romantisme, apparu à la fin du XVIIIème siècle en Angleterre et en Allemagne et répandu en France dans la première moitié du XIXème, trouve son expression dans la passion et le sentiment. Il cherche l'évasion, par exemple par l'exotisme et l'histoire. Ces esthétiques traversent plusieurs formes d'art, comme la musique, la peinture, la littérature et, celui sur lequel nous allons nous centrer, le théâtre (...)
[...] Si le romantisme s'inspire du Moyen-Âge et de la Renaissance, cela reste une inspiration, pas une reproduction d'une époque perçue comme supérieure. Hugo, tout en admirant Shakespeare, ne veut aucun modèle. La représentation faite par le Combat du Romantique et le Classique prouve l'hésitation des artistes à accueillir le romantisme, la farouche opposition du classicisme. Elle montre surtout la curiosité et l'intérêt éprouvés face à cette nouvelle esthétique très particulière. Son apparition signifie que le classicisme ne correspondait plus aux attentes et aux désirs des artistes qui n'avaient pas l'art suffisant pour exprimer leurs états d'âme. [...]
[...] La manière dont 1827 les percevait dépasse cela et leurs places au sein des érudits sont également représentées par la gravure. Cette gravure est au musée du Louvre. Le romantisme veut se faire une place dans ce centre artistique, symbole d'une reconnaissance universelle de sa qualité. Le garde au fond à droite de l'image assiste à ce combat. Le classicisme protège l'endroit pour conserver sa domination artistique depuis le XVIIème siècle. De plus, l'esthétique classique a connu une grandeur nouvelle au début du XIXème siècle grâce à Napoléon qui l'admirait et qui allait l'applaudir au théâtre. [...]
[...] Le Combat entre le Romantique et le Classique illustre les tensions d'une nouvelle bataille des Anciens et des Modernes lors du Salon de 1827. Il s'agit en effet d'accepter une nouvelle esthétique au sein d'une communauté artistique, qui s'expose en majeure partie dans cet évènement qu'est le Salon pour se faire connaître et reconnaître. Les deux hommes, allégorisant les mouvements, sont construits sur les différences d'influences. L'homme à gauche renvoie au classicisme et ses inspirations antiques, que l'on retrouve par exemple dans Britannicus de Racine (histoire latine) ou Œdipe de Corneille (histoire grecque). [...]
[...] Cette année est également celle de l'exécution de la gravure du Combat entre le Romantique et le Classique en référence au Salon. La gravure représente deux hommes se battant, l'un habillé à la manière de l'Antiquité, l'autre à la manière du Moyen-Âge. Derrière, un garde, sûrement du Louvre où la gravure se trouve, assiste à la scène. Nous allons, à partir de cette œuvre, nous demander comment cet affrontement est représenté, en analysant d'abord la manière dont les deux mouvements sont allégorisés avec leurs caractéristiques et oppositions, puis en étudiant la position sur la question adoptée par l'auteur. [...]
[...] L'objet à ses pieds, pris du gothique, pouvait être mal vu du XIXème siècle qui considérait cette architecture comme trop sombre et chargée. Le romantisme apparait donc comme une chose à éradiquer, qui ne devrait pas être. Il ne ressemble à rien et dérange parce qu'il existe tout en différant des écoles précédentes. Cela est évidemment contraire aux idées romantiques affirmées par Victor Hugo, dans la Préface de Cromwell éditée la même année, selon lesquelles chaque époque devrait avoir son école artistique et non l'emprunter sur des siècles et imiter aveuglément. [...]
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