Le choix d'un titre atteste toujours d'une volonté de l'auteur, voire d'un faisceau d'intentions. En choisissant d'intituler son unique roman Le Guépard, Lampedusa met en exergue certaines caractéristiques de son héros, le Prince Fabrice de Saline : la force, la souplesse, la distance du félin. Il insiste aussi sur les affinités entre son héros et lui-même, beaucoup plus nettement indiquées que si le roman s'était appelé Don Fabrice ou Le Prince.
En effet, le choix du Guépard constitue une démarcation des armes de la famille Lampedusa, un léopard rampant, c'est-à-dire "dressé sur les pattes de derrière." De fait, bien des points communs rapprochent le Prince de Salina du Prince de Lampedusa : une apparence physique massive, la Sicile, l'aristocratie, une vision du monde désenchantée, le sentiment de la mort.
[...] - Il y a aussi des Guépards sur les soupières et les serviettes une énorme soupière surmontée du Guépard dansant p. 19; le prêtre expert en reliques, à la fin du roman, s'essuie les mains avec une grande serviette brodée, en rouge, d'un guépard dansant p. 251). Le Prince a la puissance d'un guépard - En effet, il a sa puissance physique (son poids gigantesque fait trembler la pièce à la fin du rosaire: dans les maisons sa tête touche les lustres, p. [...]
[...] "Le guépard", Tomasi Giusepe di Lampedusa (1958) - le choix du titre Le choix d'un titre atteste toujours d'une volonté de l'auteur, voire d'un faisceau d'intentions. En choisissant d'intituler son unique roman Le Guépard, Lampedusa met en exergue certaines caractéristiques de son héros, le Prince Fabrice de Saline: la force, la souplesse, la distance du félin. Il insiste aussi sur les affinités entre son héros et lui-même, beaucoup plus nettement indiquées que si le roman s'était appelé Don Fabrice ou Le Prince. [...]
[...] - Les chacals succèdent les Guépards Nous fûmes les Guépards, les Lions: ceux qui nous succèderont seront les Chacals, les Hyènes fin du chapitre 4). - La métaphore filée des épines renforce cette idée (par exemple, quand Marguerite Ponteleone fait remarquer que don Calogero et sa fille sont les invités des Salina: Cette nouvelle épine causa quelques désagréments aux griffes sensibles du Guépard p. 196). Le déclin de l'aristocratie et la mort - Le bal est le crépuscule de l'aristocratie sicilienne (l'intrusion de la bourgeoisie dans l'aristocratie a pour conséquence que les palais baignent désormais dans l'ombre de la mort p. [...]
[...] Le Prince a l'agilité et la froideur d'un félin - En effet, ses gestes sont d'une délicatesse étonnante (la manipulation des instruments d'astronomie, les caresses données à Maria-Stella, p. 11). - De même, il a une souplesse étonnante quand il danse avec Angélique pas une fois les petites chaussures de satin de sa dame ne coururent le danger d'être effleurées par les énormes pieds du Prince, p. 209; la valse réalise l'emblème du guépard dansant - Il possède aussi le regard inquiétant et glaçant du félin (ses pairs redoutent «l'azur froid de ses yeux, entrevu entre ses paupières pesantes p. 202). [...]
[...] Brillante antonomase, le titre du livre résume ce qu'est don Fabrice: un Prince sicilien tout puissant, dont la force physique s'allie à la souplesse et à la distance féline. Lampedusa, en choisissant de remplacer le léopard rampant de sa famille par un guépard dansant, rend plus expressif le mélange de force et d'élégance qui caractérise don Fabrice. Il annonce aussi le bal chez les Ponteleone, point d'orgue du roman. La lecture du Guépard nous montre cependant le déclin de la puissance du Prince, le crépuscule de l'aristocratie sicilienne, un Guépard hanté par la mort. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture