Né sous le règne de Louis XIV, mort onze ans avant la Révolution Française, Voltaire vit une époque cruciale de l'histoire des idées, qu'il contribue à façonner lui-même, par la diversité de ses écrits.
Par sa pensée et son action, l'homme et l'écrivain incarnent les aspirations et les progrès d'une période de l'histoire de France qui s'ouvre sur le déclin de l'absolutisme et se termine par la chute de la monarchie.
Illustre en son temps pour son théâtre que nous ne lisons plus, et célébré unanimement aujourd'hui pour ses Contes dont il osait à peine s'avouer l'auteur, il brille dans tous les genres et suscite les passions les plus extrêmes. Car il est l'homme des contradictions: classique dans ses goûts mais audacieux dans ses idées, courtisan et frondeur, conseiller des princes et défenseur des condamnés.
Mais toujours il est fidèle à la mission qu'il fixe à l'écriture à travers les formes les plus variées : éclairer, libérer, défendre.
[...] Au Jeu de la Reine, voyant Mme du Châtelet perdre de fortes sommes, il lance insolemment : Vous jouez avec des fripons! La disgrâce est complète ; il doit se faire oublier et vivre 2 mois caché à Sceaux chez la duchesse du Maine. Voltaire connaît alors une autre infortune : Mme du Châtelet le trompe avec le jeune poète Saint-Lambert. Enceinte, elle accouche et meurt le 4 septembre 1749. Voltaire en ressent une grande douleur et, cédant aux appels de Frédéric II, il part pour la Prusse. [...]
[...] L'histoire occupe aussi Voltaire à Cirey. Le début du Siècle de Louis XIV, aussitôt condamné, apporte au genre un renouveau original : l'historien fonde son récit sur des faits réels, débarrassés de la légende, et il célèbre, en même temps que le monarque, tout ce qui concourt au rayonnement de la civilisation. Le roi Frédéric II de Prusse, qui entretient une correspondance avec le philosophe, voudrait attirer Voltaire à Postdam. Mais l'écrivain qui a maintenant 50 ans déploie ses talents de courtisan en direction de Versailles. [...]
[...] Il s'embarque pour l'Angleterre, patrie de la liberté (1726-1728). La formation du philosophe 1726-1734 Ce séjour de deux ans et demi a une grande influence sur l'esprit philosophique de Voltaire qui découvre en Angleterre la monarchie parlementaire, la tolérance religieuse, l'esprit d'entreprise, il est d'ailleurs accueilli avec faveur. De retour en France, il déploie une activité étonnante malgré une santé déplorable. Plusieurs échecs le font renoncer au théâtre mais en 1732, il écrit en 22 jours la tragédie Zaïre qui remporte un immense succès. [...]
[...] Génie grâce auquel il invente un genre littéraire nouveau, le conte philosophique, où se mêlent allègrement fantaisie narrative et propos philosophiques. Paradoxalement, c'est surtout par ses Contes (que lui-même considérait comme un divertissement de moindre importance) que Voltaire est passé à la postérité, alors que ses autres récits, tragédies ou essais historiques, où il se montre plus conventionnel, restent moins lus. À la dénonciation directe, rationnelle, Voltaire substitue le détour par l'émotion et le rire, bien plus puissants que tous les exposés didactiques et sérieux. [...]
[...] Rousseau, pour défendre sa patrie, se lancera à son tour dans la bataille contre Voltaire. Survient le tremblement de terre de Lisbonne, au mois de novembre 1755. Bouleversé, Voltaire exprime son émotion et ses doutes dans le Poème sur le désastre de Lisbonne qui l'entraînera dans un autre débat avec Rousseau au sujet de la Providence. Enfin il lutte pour défendre l'Encyclopédie condamnée au feu par le Parlement en 1759 ; il écrit la Relation de la maladie du jésuite Berthier chef- d'œuvre de la raillerie contre les Jésuites, hostiles aux encyclopédistes. [...]
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