En analysant les textes « Ballade des pendus » de Villon ; « Je n'ai plus que les os » de Ronsard ; « Une charogne » de Baudelaire et « L'effraie » de Jaccotte, ce document se demande ; quelles sont les constantes et les variations de la représentation poétique de la mort ?
[...] La mort ou la vieillesse considérée comme l'anti-chambre de la mort est d'abord entrevue sous l'angle de la déchéance physique comme dans le poème de François Villon où nous pouvons voir les corps mangés par les oiseaux ou encore dans le poème de Ronsard qui considère avec beaucoup d'amertume à quel point son corps perd toute la vigueur, toute la force de sa prime jeunesse. Tout cela est exprimé de manière poignante, plus cruelle dans le poème de Baudelaire. La mort est aussi le moment de se rapprocher de ses amis. C'est eux qui vont faire preuve de compassion devant la maladie, les affres de la vieillesse vécue comme un naufrage. La mort est aussi le moment de faire un bilan de sa vie, de voir si l'on s'est bien comporté. [...]
[...] François Villon, à ce propos demande à ses « frères humains » de faire preuve de compassion envers les voleurs dont il fait partie puisqu'il est vrai que le poète connut une vie assez mouvementée et pas forcément toujours très légale, c'est le moins que l'on puisse dire. C'est également envers les poètes, perçus comme des individus à part dans la Cité traditionnellement et ce dès l'Antiquité et encore au dix-neuvième siècle avec la notion de « Poètes maudits » telle qu'elle fut théorisée par Paul Verlaine, l'auteur des Poèmes saturniens. La mort peut être plus rament associée à l'érotisme, c'est ce qui fait la particularité du poème de Baudelaire dans le présent recueil qu'il nous a été donné d'étudier. [...]
[...] Le poète suggère les lecteurs à prier Jésus pour lui. La mort est également l'occasion de s'adresser à ses amis. Les amis vont preuve de compassion comme nous pouvons le voir dans le poème de Ronsard : « Quel ami me voyant en ce point dépouillé/ Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,/ Me consolant au lit et me baisant le face,/ En essuyant mes yeux par la mort endormis ? » Nous pouvons en effet remarquer que Ronsard est reconnaissant envers ses amis de faire preuve d'égard envers lui. [...]
[...] Baudelaire opère par oppositions violentes pour comparer la beauté actuelle de la femme à ce qu'elle sera plus tard. Nous pouvons remarquer à quel point le poète est cruel dans sa façon de dire les choses. Baudelaire est en effet un poète qui peut faire preuve d'une grande sensibilité, d'une grande délicatesse et il peut se montrer très doux dans la manière qu'il a de s'adresser aux femmes. Ainsi, le poète Baudelaire est aussi quelqu'un de très violent et il scandalisera d'ailleurs le public de son époque avec ce poème. [...]
[...] Le poème « La charogne » confronte brutalement le lecteur à la pourriture, à la décomposition d'un cadavre. C'est un poème d'une grande violence qui confronte le lecteur au visage de Baudelaire le plus noir, celui ironique, cruel, sans égard. Ainsi, à travers ces poèmes en langue française mais de siècles différents, nous essaierons d'étudier la manière dont la mort peut être représentée dans ses constantes et dans ses variations. La mort ou l'approche de la mort, la vieillesse comme décadence physique. [...]
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