Master science du langage, éléments de linguistique du discours, article Linguistique et poétique, Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes
Les propos de Jakobson ont pour point de départ la fonction poétique. Il s'agit de ce qui est constitué par les signes eux-mêmes pour un code, une langue donnée. Le message possède alors une réelle valeur esthétique (comme dans l'exemple "tout ce qui se ressemble s'assemble"). Si l'on essaye de comprendre la théorie de Jakobson, nous pouvons dire que les équivalences ne se feront plus sur un plan sémantique, mais plutôt sur un plan phonique. De ce fait, il faut alors prendre en compte, par exemple, les rimes, les assonances, les allitérations, les parallélismes, les anaphores ou toute autre figure de style liée à la sonorité de la phrase.
[...] Ces deux personnages n'ont pas la sympathie du narrateur puisqu'ils parlent d'un " un air supérieur". De plus, cette technique d'énonciation permet à l'auteur de créer une distance entre les personnages entre eux dans l'extrait. Les deux familles n'ont rien en commun. Ainsi, l'emploi travaillé de ces pronoms permet également de pouvoir mettre en lumière les relations que les personnages d'une même famille entretiennent entre eux. Alors que "la dame" et son fils ne sont systématiquement relayés que par des pronoms de troisième personne, le deuxième fils "Augustin" possède un pronom de deuxième personne "toi". [...]
[...] Il est alors pertinent de se demander ce que cela apporte du point de vue de l'énonciation. A noter que ces pronoms n'ont une valeur que par rapport à la situation et le contexte de cet extrait. Tout d'abord, penchons nous sur la fréquence d'utilisation. Le pronom personnel de première personne, au singulier n'est utilisé que cinq fois dans le texte, au lignes et 34. Celui de deuxième personne, seulement deux fois, ligne 27 et 31. Les pronoms de troisième personne au singulier tout comme au pluriel ont une fréquence d'utilisation nettement supérieure aux autres. [...]
[...] Elle avait décidé de mettre l'aîné, Augustin, en pension chez nous pour qu'il pût suivre le Cours Supérieur. Et aussitôt elle fit l'éloge de ce pensionnaire qu'elle nous amenait. Je ne reconnaissais plus la femme aux cheveux gris, que j'avais vue courbée devant la porte, une minute auparavant, avec cet air suppliant et hagard de poule qui aurait perdu l'oiseau sauvage de sa couvée. Ce qu'elle contait de son fils avec admiration était fort surprenant : il aimait à lui faire plaisir, et parfois il suivait le bord de la rivière, jambes nues, pendant des kilomètres, pour lui rapporter des œufs de poules d'eau, de canards sauvages, perdus dans les ajoncs . [...]
[...] De plus, nous pouvons relever un passage au discours indirect Ce qu'elle contait de son fils avec admiration était fort surprenant : il aimait à lui faire plaisir, et parfois il suivait le bord de la rivière, jambes nues, pendant des kilomètres, pour lui rapporter des œufs de poules d'eau, de canards sauvages, perdus dans les ajoncs . Il tendait aussi des nasses . L'autre nuit, il avait découvert dans le bois une faisane prise au collet . Dans cet extrait (lignes 13 à le narrateur rapporte au style indirect les paroles prononcées par "la dame". Le verbe introducteur "nous contait" permet de glisser, dans le texte au discours indirect. [...]
[...] « Déjà, tout à l'heure, j'avais entendu ce bruit dans les chambres du bas, dit Millie à mi-voix, et je croyais que c'était toi, François, qui étais rentré . » Personne ne répondit. Nous étions debout tous les trois, le cœur battant, lorsque la porte des greniers qui donnait sur l'escalier de la cuisine s'ouvrit ; quelqu'un descendit les marches, traversa la cuisine, et se présenta dans l'entrée obscure de la salle à manger. « C'est toi, Augustin ? » dit la dame. C'était un grand garçon de dix-sept ans environ. [...]
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