Quelles sont les raisons qui poussent un locuteur à utiliser le pantonyme « truc » à la place d'un signifiant précis en français parlé ?
Dans ce dossier nous allons nous intéresser au processus qui consiste à remonter jusqu'à un hyperonyme maximal. Ce phénomène, appelé « pantonymie », regroupe des unités lexicales comme « truc », « chose », « machin », « bidule » qui permettent de renvoyer à des personnes, à des objets ou à des notions plus abstraites. Ainsi nous allons tenter, à l'aide du corpus recueilli, de déterminer les raisons qui peuvent conditionner l'apparition du pantonyme « truc » dans un discours.
[...] Problématique Quelles sont les raisons qui poussent un locuteur à utiliser le pantonyme truc à la place d'un signifiant précis en français parlé ? B. Cadre Théorique Notre étude se situe en sémantique dans la mesure où la sémantique est traditionnellement définie comme la science où la théorie des significations linguistiques[3] et comme l'étude des lois qui régissent le changement de la signification des mots[4]. Le pantonyme truc étant polysémique, on opère donc un changement de sens et de signifié lors de son utilisation dans un discours sans avoir recours à un changement de signifiant. [...]
[...] Les informateurs sont prévenus au dernier moment du sujet de l'enquête afin qu'ils ne puissent pas préparer leurs réponses par avance puisque c'est du discours spontané qui est recherché. B. Présentation et justifications des choix Mon premier choix s'est d'abord porté sur l'enregistrement d'une conversation entre quatre personnes se connaissant très bien (moi-même et trois amies.) Afin de les enregistrer sans qu'elles soient influencées par la problématique de mon sujet, j'ai été dans l'obligation de leur dire que je travaillais sur un sujet de sociologie et que j'aimerais leur poser des questions sur leurs religions respectives. [...]
[...] Observables Nous allons nous intéresser à l'apparition du pantonyme truc dans un discours et chercher à comprendre les raisons qui ont poussé le locuteur à choisir ce dernier à la place d'un signifiant précis. On se base donc sur le lexique que nous mettrons en relation avec le contexte linguistique (c'est-à-dire avec le reste de la phrase ou des phrases environnantes.) Afin de vérifier toutes les hypothèses, il sera préférable de s'intéresser à une conversation banale dans un cadre où les locuteurs ne doivent pas surveiller leurs dires (dans la mesure où ce mot semble s'inscrire dans un registre assez familier.) De plus, il devra résider entre les différents locuteurs une certaine complicité afin de montrer le caractère implicite que ce mot peut prendre. [...]
[...] Elle utilise 5 fois le mot truc dans le 4ème contexte, et 1 fois truc dans le 5ème contexte. Dans le 6ème contexte, elle utilise 1 fois le mot truc pour désigner un objet qu'elle ne connaît pas. Dans le 7ème contexte, elle utilise le mot truc à la place d'un signifiant précis. Dans le 8ème contexte, elle utilise une fois le mot truc pour désigner une émission de télévision qui passe le jeudi soir (rappelons que nous sommes un jeudi et qu'il est 20 hres) dont le nom lui échappe mais dont elle sait que je connais le nom (puisque nous la regardons toutes deux et que le jour et l'heure de sa diffusion sont connus de nous deux.) V. [...]
[...] Il n'y a donc aucune interférence due à l'arabe dans son discours. Nous la nommerons par ses initiales : NS. B. Les circonstances de l'enquête L'enregistrement se fait un jeudi soir, vers 20 heures, près de mon domicile (dans le hall de mon immeuble) dans la mesure où c'est le lieu où nous nous retrouvons régulièrement pour discuter. Mon informatrice faisant du théâtre, la conversation tourne autour de ce thème puisque je lui pose des questions sur ses goûts personnels. [...]
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