Tout d'abord, définissons deux termes que nous utiliserons souvent dans notre étude.
Le créole : « Il désigne basiquement la création de culture ou mot nouveau suite à un métissage et par émergence spontanée dans ce nouveau milieu. »
Le dialecte : « Un dialecte est une variété d'une langue qui se distingue des autres dialectes de cette même langue par un certain nombre de particularités lexicales, syntaxiques ou phonétiques, et qui est utilisée par une fraction plus restreinte de la population, tout en restant compréhensible par tous les locuteurs de la langue. » (Source : encyclopédie Wikipedia, disponilbe sur Internet à l'adresse suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accueil), 2007)
L'ebonics est un langage aussi qualifié d'anglais « Afro-américain vernaculaire ». En anglais, il s'agit du « African American Vernacular English », souvent rencontré sous le sigle « AAV E ».
Le terme « ebonics » est le résultat d'une fusion entre les mots « ebony » qui signifie « ébène » et « phonics », (une méthode d'apprentissage qui associe certaines lettres de l'alphabet ou groupe de lettres avec des phonèmes)...
Bien que certains aspects de cette langue, notamment la prononciation, aient des points communs avec l'Anglais du Sud de l'Amérique, elle est majoritairement parlée par les Afro-américains mais aussi par les « non Afro-américains » qui ont grandi au sein de ces communautés noires.
Concernant la langue, on retrouve des caractéristiques communes avec le Créole anglais parlé par beaucoup de Noirs en dehors des Etats-Unis.
La prononciation, les structures grammaticales et le vocabulaire ont une forte similitude avec ce que l'on peut trouver dans plusieurs dialectes Ouest Africains.
Des chercheurs ont remarqué que « l'ebonics » est plus souvent utilisé pour discuter de concepts abstraits, tels que les sentiments, et lorsque l'on parle à des gens de son entourage.
[...] En effet, quel est le seul rappeur a avoir été invité au journal de 20h sur la première chaîne de télévision nationale, à être reconnu par des membres de l'académie française, et auquel on pourrait encore attribuer nombre de termes gratifiants ? Il s'agit d'un chanteur, car il est traité en tant que chanteur français de nos jours, qui dès ses premiers disques a préféré manier des mots érudits, d'un langage soutenu, aidé par sa Maîtrise en philosophie, délaissant l'argot des banlieues (en évolution croissante depuis cette époque), et pourtant membre actif de la communauté rap, MC Solaar. [...]
[...] Elle consistait à reconnaître officiellement l'ebonics comme langue distincte. Lors de sa dernière réunion, le précèdent conseil pédagogique adopta la résolution, mais le nouveau conseil élu, qui avait une opinion politique différente, entrepris tout d'abord de la modifier puis de l'abandonner. Si la résolution était restée en vigueur, l'attribution de subventions et les questions d'éducation en auraient été affectées. La résolution d'Oakland déclarait que l'ebonics n'était pas de l'anglais, pas du tout un langage Indo-européen, et affirmait plutôt que ce langage des enfants Noirs appartenait au système de langue Nigéro- congolais Cette affirmation fut très vite disqualifiée, allant à l'encontre de la théorie linguistique contemporaine la plus répandue, à savoir que l'ebonics est un dialecte anglais et donc d'origine Indo- Européenne. [...]
[...] Nous faisons remarquer au lecteur qu'Eminem, bien que Caucasien, utilise aussi l'ebonics, et que force est de constater que l'ebonics contemporain est jonché de terme faisant référence à la drogue, les femmes, la violence Pourquoi cela choque-t-il d'un coup des petits communautaristes Blancs qui s'extasient depuis dix ans sur le rap ? Parce qu'on ne peut accepter d'un Blanc qu'il se comporte comme un Noir (sous-entendu comme un porc) ? Ce serait là une vision bien dégénérée de la discrimination positive. Parce qu'on ne peut de toute façon exiger d'un Noir qu'il se comporte comme un homme civilisé ? Ce serait là une vision bien raciste des potentialités du Noir Les derniers paragraphes offrent un parallèle frappant avec les propos de Smithergram. [...]
[...] Par exemple en anglais courant, l'expression fat diamonds désignait de gros diamants L'ebonics l'a transformé en rocks (pierre). Les termes Original Gangsta (gangster original et Baby Gangsta bébé gangster désignent respectivement un homme qui a déjà tué quelqu'un, et un homme qui n'a pas encore tué. Par siglaison, on retrouve aujourd'hui les termes O.G et B.G To have a bad breath (“avoir mauvaise haleine”), devient en ebonics have got the dragon” (avoir le dragon). De la même maniere, (tué) devient left parti Avec l'évolution des mœurs de la seconde moitié du 20ème siècle, une autre expression est apparue : the red light district le quartier des lumières rouges désigne un quartier ou l'on rencontre des filles de joie entourées de lumières rouges en vitrine. [...]
[...] L'ebonics présente aussi beaucoup de caractéristiques avec les autres dialectes Anglais. Enfin, on constate une indéniable évolution de l'ebonics depuis l'abolition de l'esclavage et les migrations de Noirs du Sud vers le Nord. Naissance et développement de l'ebonics en tant que créole Les racines les plus lointaines de l'ebonics se trouvent dans la traite des Noirs, plus précisément celle que l'on qualifie de transatlantique On retrouve cependant des traces de l'Anglais oral parlé en Angleterre et en Ireland au 16ème et 17ème siècle. [...]
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