Traits caractéristiques, langage humain, double articulation, marquage de la subjectivité, créativité
Lorsque nous disposons d'un signe linguistique, par exemple aimerait, nous pouvons le décomposer de deux façons. D'abord en sons élémentaires : notre exemple en comporte cinq (ai-m-e-r-ait). Ces sons apparaissent dans d'autres mots, combinés différemment entre eux et avec d'autres sons. Mais nous pouvons aussi analyser la signification de ce mot. Or, cette décomposition ne coïncide pas avec la précédente. Ainsi, r-ait correspond à la signification de la troisième personne du présent du conditionnel. Ces éléments de signification peuvent eux aussi se combiner différemment : r-i-ons, seconde personne du présent du conditionnel, r-a, troisième personne du présent du futur. Ils ne correspondent nullement à un son élémentaire, comme ce serait le cas si nous pouvions faire coïncider chaque son élémentaire avec une signification élémentaire.
[...] Quelques autres indicateurs partagent la même situation, notamment la série des déictiques . Le système des coordonnées spatiales se prête ainsi à localiser tout objet en n'importe quel champ, une fois que celui qui l'ordonne s'est lui-même désigné comme centre et repère iii) La créativité. Il semble évident que tout être humain connaissant une langue ail la possibilité de comprendre et de produire des phrases jamais entendues dans cette langue. Cela est notamment vrai pour la langue maternelle et pour les enfants en situation d'apprentissage. [...]
[...] Pour Hockett, les systèmes de communication qui la possèdent ont un niveau d'organisation cénématique (signes minimaux) et un niveau plérématique (combinaisons signifiantes de cénèmes) La capacité de simulation : le système permet de produire des messages faux ou dénués de sens La réflexivité : c'est l'équivalent de la fonction métalinguistique de Jakobson. Le système de communication peut être lui-même l'objet de certains des messages qui y sont produits La possibilité d'apprentissage : les humains peuvent apprendre plus d'une langue humaine. On reste quelque peu désorienté devant ce listage, dont, pourtant, l'adéquation empirique ne fait guère problème. Que signifie- t-il véritablement pour la nature du langage humain ? [...]
[...] Tous les éléments n'en semblent pas indépendants. Plusieurs traits se conditionnent mutuellement : ainsi l'ouverture (productivité) est liée à la double structuration, elle-même conditionnée par l'arbitraire et le caractère discret. Parmi ces propriétés en existe-t-il une ou plusieurs qui soient décisives et indiquent la frontière entre le langage humain et tout autre système de communication ? [...]
[...] Les traits caractéristiques du langage humain Si le langage humain possède des fonctions propres, on peut concevoir qu'il tient la possibilité de les assumer de caractéristiques qui lui sont particulières et le définissent. Généralement, on avance comme essentielles trois propriétés : La double articulation— Lorsque nous disposons d'un signe linguistique, par exemple aimerait, nous pouvons le décomposer de deux façons. D'abord en sons élémentaires : notre exemple en comporte cinq (ai-m-e-r-ait). Ces sons apparaissent dans d'autres mots, combinés différemment entre eux et avec d'autres sons. [...]
[...] Ce dernier devenait alors le symptôme de la présence de l'âme dans le corps. Un cartésien comme le P. Lamy exprime parfaitement cette position : Il y a bien de la différence entre les enfants et les oiseaux, qui n'ayant point d'esprit ne prononcent jamais le petit nombre de mots qu'ils ont appris avec beaucoup de peine que dans le même ordre, et dans la même occasion où ces organes ont reçu cette disposition pour les prononcer. Au lieu que cet enfant arrange en différentes manières les mots qu'il a appris, et en fait mille usages différents. [...]
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