D'une part, cette fiche présente l'évolution du substantif vertu du latin au français moderne, ainsi que ses paradigmes morphologiques et sémantiques. D'autre part, la fiche présente les analyses détaillées de toutes les occurrences du mot dans le texte "Erec et Enide" (vers 1085 à 3200). En effet, s'agissant de la question de vocabulaire, l'analyse du substantif en contexte s'avère essentielle et ne peut être négligée.
Ce substantif féminin est attesté au Xe siècle. Il est issu du latin classique virtutem qui désignait le « caractère distinctif de l'homme » et de manière plus générale, toute sorte de qualité morale ou physique chez un être masculin : plus concrètement, le substantif provient du mot vir, « homme ». Le sens originel est révélateur : la « perfection morale » est considérée comme une qualité intrinsèquement masculine.
[...] Ce sont principalement les significations morales qui se sont développées, dont celle de chasteté J'aime mieux un vice commode/Qu'une fatigante vertu Amphitryon). De cette acception naissent plusieurs expressions : femmes de petite vertu et un dragon de vertu qui, chez Musset (Les Caprices de Marianne[10]) désigne une femme affectant une vertu farouche On peut également noter le substantif vertu qui apparaît au XVIIe siècle et qui signifie femme fidèle et chaste En français moderne, vertu désigne essentiellement une qualité portée à un haut degré et s'oppose à vice. [...]
[...] La longue description des vêtements offerts par la reine est en effet loin d'être anodine : le changement de vêtements d'Enide souligne symboliquement son changement de statut. Elle va appartenir à la cour fastueuse du roi Arthur. De plus, la richesse (ou le caractère exceptionnel) de la robe s'oppose à son ancien habit, le blanc chainse témoin de son extrême pauvreté. Ensuite, au vers 1699, il s'agit de décrire un homme de grand mérite, voire parfait : et un vassax de grant vertu Le propos s'applique à un chevalier, qui, par conséquent, connaît l'art du combat. [...]
[...] Dans l'expression faire vertu, il signifie miracle et entre en concurrence avec le mot merveille Par glissement, on note l'emploi de vertu dans le lexique chrétien au sens de force morale appliquée à suivre la loi définie par la religion (en d'autres mots : faire le bien Il peut aussi prendre le sens de qualité propre, distinctive de quelqu'un Depuis le XIIe siècle, appliqué à des inanimés, vertu désigne la qualité, la propriété, d'où le sens de pouvoir actif qui apparaît au XIIIe siècle (ex vertu d'une plante médicinale et par extension de remède Relevé et analyse des occurrences dans le texte au programme Il convient à présent d'analyser les occurrences du substantif dans le roman. Tout d'abord, au vers 1580, l'emploi du substantif s'insère dans une riche description de la robe offerte à Énide par la reine : et pierres de molt grant vertu Ce vers concerne la description du surcot. Il peut donc s'agir de désigner un objet inanimé doté de propriétés surnaturelles. [...]
[...] D'autre part, la fiche présente les analyses détaillées de toutes les occurrences du mot dans le texte au programme du Capes 2010 de Lettres Modernes (Erec et Enide, vers 1085 à 3200). En effet, s'agissant de la question de vocabulaire, l'analyse du substantif en contexte s'avère essentielle et ne peut être négligée. NB : les titres et sous-titres sont indiqués pour faciliter la lecture Identification et étymon Ce substantif féminin est attesté au Xe siècle. Il est issu du latin classique virtutem qui désignait le caractère distinctif de l'homme et de manière plus générale, toute sorte de qualité morale ou physique chez un être masculin : plus concrètement, le substantif provient du mot vir, homme Le sens originel est révélateur : la perfection morale est considérée comme une qualité intrinsèquement masculine Sens en ancien français S'agissant du sens en ancien français, nous étudierons dans un premier point les acceptions générales du substantif en ancien français. [...]
[...] Édition de Mario Roques, Champion Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l'ancienne langue française, F. Vieweg, Emile Bouillon p p p v et v p p. 65-66. Ce n'est qu'au XVIIe siècle que vertueux prend le sens de disposé au bien Acte scène v. 681-682. [...]
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