Traditionnellement on dit que le discours rapporté direct consiste à mettre entre guillemets ce que la personne (ou le personnage) a dit réellement. On verra que c'est plus compliqué, et que ce discours direct n'est pas forcément transformable en discours indirect.
[...] Et, dans le sens indirect-direct, comment savoir à quel point le message a été neutralisé dans le message en admettant que cela ait un sens de "deviner" quel était, non pas le DD initial, (DI n'est pas dépendant de mais quelle était la "parole dite", ou plutôt, (puisque nous pensons que c'est un phénomène de réception), quelle était la "parole entendue" par qu'elle fût ou non réellement prononcée par ou simplement supposée "dicible" par lui, selon ? Ainsi, soit la situation Patrick a demandé à son père : répares mon camion si le locuteur de est le frère de Patrick cela peut commencer par : Mon frère a demandé à papa s'il mais si c'est la grand-mère de Patrick on aura : Patrick a demandé à mon fils s'il . ou Mon petit-fils a demandé à son père ou encore toute autre chose. [...]
[...] Dès que cela acquiert le statut de "mots montrés", cela occupe une fonction "d'objet rapporté", complément d'un verbe de parole. On peut donc très bien trouver des DD de ce type : Jean dit : "God bless you ou : Il a dit : "bla, bla, bla.", voire : Il a dit: "gjhdYHμμμ£* Cette simplicité de juxtaposition de deux énoncés totalement hétérogènes, anomalie syntaxique majeure, n'est possible que dans le DD, qui se distingue du DI essentiellement par cette acceptation simple d'une hétérogénéité d'énonciation, autorisant cette hétérogénéité des énoncés, alors que le DI suppose toutes sortes de "conversions" de l'ordre de la subordination, de la nominalisation, de la lexicalisation . [...]
[...] En somme, tous les emboîtements que suppose le DD montrent bien que ce mode de discours est loin d'être simple! On peut donc affirmer la dualité du DD contre l'unité du DI sur les plans que l'on vient de voir. On peut aussi dire que le DI n'est pas un DD subordonné dans la mesure où il interprète l'énoncé et crée un nouvel énoncé alors que le DD, particulièrement autonome, autorise par l'enchâssement de dans (de façon éventuellement exponentielle : dans dans dans dans des "monstres linguistiques". [...]
[...] II Un problème d'énonciations imbriquées. En revanche le DI ne fonctionne que sur le mode standard puisqu'il y a obligatoirement, une transcription "neutralisant", "standardisant" la "voix rapportée" dans la "voix émettrice" par la subordination. Dans le DD, on peut voir apparaître deux modalités d'énonciation différentes et juxtaposées, par exemple une assertion + une interrogation : Jean dit : "Viendras-tu Dans certains cas, cela peut poser des problèmes de ponctuation ou d'intonation, qui disparaissent au DI, puisqu'il y a harmonisation grammaticale qui vise à ne rendre compte que d'une seule composante du DR, ce qui le constitue en message alors que le DD laisse voir deux modalités constitutives. [...]
[...] Un énoncé de Discours Rapporté quel qu'il soit, et quel que soit le "mode" du "rapport", est un énoncé prononcé dans le cadre d'une énonciation particulière, indépendante de l'acte d'énonciation dans lequel il est rapporté. Or, il est évident que le "rapporteur" qui reprend une séquence déjà énoncée, semble d'autant plus objectif et fidèle qu'il utilise les mots prononcés par un autre dans l'ordre où ils ont été prononcés. Pourtant 1Cette étude s'appuie sur les articles suivants : "Sur les exercices de grammaire", J. Authier - A. Meunier, LANGUE FRANÇAISE 33, p. 41-47. "Repères dans le champ du discours rapporté", J. Authier-Revuz, L'INFORMATION GRAMMATICALE, 55, octobre 1992, p. [...]
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