Le paradigme foi est l'aboutissement d'une série de formes intermédiaires : feid (v.1050), feit, fei (XIIe siècle). La forme latine fides désigne la confiance, la loyauté, la promesse et la parole donnée. Le latin chrétien a spécialisé l'emploi de foi au sens de confiance en Dieu. Le mot foi se rattache à une racine indo-européenne : °bheidh qui signifie « avoir confiance ».
feel/feal/fiel/feol : fidèle, loyal, sincère
feel : sujet fidèle, ami
feelté : foi et hommage du vassal, serment
feable : à qui on peut se fier
[...] C'est ainsi qu'il faut le comprendre lorsque Chimène déclare à Rodrigue : La seule occasion qu'aura la médisance C'est de savoir qu'ici j'ai souffert ta présence ; Ne lui donne point lieu d'attaquer ma vertu. (Cid, v. 977-979). Le mot en français moderne Le sens de pouvoir, puissance a été conservé dans la locution prépositionnelle en vertu de qui signifie en conséquence (1659). Pendant la Révolution, la vertu a été le nom d'une figure de jeu de cartes, remplaçant la dame trop aristocratique. Le mot s'emploie également pour la représentation symbolique d'une vertu chrétienne (av Musset). [...]
[...] Dans les tragédies de Corneille, comme dans celle de Racine, le mot foi est utilisé dans cette acceptation. Bérenice rappelle la confiance témoignée à Titus en ces termes : Ciel! Avec quel respect et quelle complaisance Tous les coeurs en secret l'assuraient de leur foi (Bérenice, v.312-313) De façon métonymique, le sens a évolué en l'expression de l'effet qui résulte de cet engagement. Le mot a alors désigné la fidélité à la parole. En parlant de Néon, Agrippine assure : Il m'a renouvelé la foi en ses promesses ( Britanicus, v. [...]
[...] Fiche linguistique des mots foi et vertu de l'ancien français au français moderne Le mot foi Étymologie et paradigmes morphologiques Le paradigme foi est l'aboutissement d'une série de formes intermédiaires : feid (v.1050), feit, fei (XIIe siècle). La forme latine fides désigne la confiance, la loyauté, la promesse et la parole donnée. Le latin chrétien a spécialisé l'emploi de foi au sens de confiance en Dieu. Le mot foi se rattache à une racine indo-européenne : °bheidh qui signifie avoir confiance feel/feal/fiel/feol : fidèle, loyal, sincère feel : sujet fidèle, ami feelté : foi et hommage du vassal, serment feable : à qui on peut se fier Le mot en ancien français Le mot apparaît dès le XIe siècle avec ses deux valeurs fondamentales : l'engagement et l'assentiment. [...]
[...] Le mot dans la langue du XVIIe siècle Le mot s'emploie fréquemment dans la première partie du siècle pour évoquer l'énergie guerrière, Rodrigue y insiste : Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu La vaillance et l'honneur de son temps ? Le sais-tu ? (Cid, v.399-400). Aussi, dès le début du siècle, le mot s'est spécialisé pour rendre compte des qualités morales, de la force de l'âme et de l'intégrité d'un individu , homme ou femme. La vertu de la princesse de Clèves est constamment évoquée, il y a une mise en scène, dans le roman, des combats qu'elle mène pour conserver cette vertu. S'agissant d'une femme, le mot vertu rend compte de la chasteté de sa conduite. [...]
[...] Il renvoie également à la fidélité à remplir ses engagements et à la confiance en quelqu'un ou en quelque chose. Par analogie au sens religieux, le mot foi désigne également toute croyance fervente, hors d'un contexte religieux (la foi dans la vie). II) Le mot vertu Étymologie et paradigmes morphologiques Le nom féminin vertu est issu (fin du Xe s., vertuol) de virtutem, accusatif du latin classique virtus qui désigne le courage, l'énergie morale et de là, s'emploie pour toute espèce de qualité et de mérite masculin. [...]
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