Maia Duguine, théorique linguistique, perspective comparatiste, langue, réflexion, grammaire universelle, langue maternelle, apprenants adultes, acquisition du langage
Maia Duguine fait état d'une tradition dans la théorique linguistique selon laquelle « Le pro-drop, ou la possibilité d'omettre le sujet dans un énoncé fini, est un phénomène [...] généralement étudié depuis une perspective comparatiste. » Ce qui est comparé, ce sont les langues dans lesquelles ce phénomène apparaît comme étant possible, et celles dans lesquelles il ne l'est pas. Son but est donc de « renverser cette idée et considérer que, dans un sens, c'est la possibilité de ne pas émettre de sujet qui constitue l'option par défaut et que ce qui doit être expliqué, c'est le fait [d'en exprimer un. ] »
Cette « approche inversée » ne se contente pas de remettre en question la tradition, ce faisant, elle permet d'ouvrir la réflexion sur la question des liens qu'entretient la non-expression du sujet et la « grammaire universelle » à partir d'observations effectuées chez les enfants, d'une part sur l'acquisition de la langue maternelle et d'autre part sur l'acquisition d'une deuxième langue.
[...] Le « code-switching » comme l'appelle Meisel est alors tout à fait opérant et l'enfant est capable de savoir s'il doit exprimer le sujet ou non. La grammaire universelle comme composante incontournable du système hybride chez l'enfant bilingue : Dans le cadre de l'apprentissage d'une autre langue, les enfants dont la langue maternelle se fonde sur l'omission du sujet comprennent très vite qu'on peut calquer cela sur une autre langue, plus tôt en tout cas que ceux dont la langue maternelle n'est pas fondée sur l'omission du sujet. [...]
[...] Ces derniers s'accordent en effet à dire que le fait de ne pas exprimer de sujet est un choix, une opération qu'on fait à partir de l'usage normal de la langue. Or la thèse de l'auteur est que l'option de base est celle d'une langue dans laquelle la présence du sujet n'est pas obligatoire : l'omission est la règle de base là où elle n'était précédemment considérée que comme une exception par rapport à la façon dont toute langue fonctionne. [...]
[...] Reversing the Approach to Null Subjects: A Perspective from Language Acquisition - Maia Duguine (2017) Introduction : Maia Duguine fait état d'une tradition dans la théorique linguistique selon laquelle « Le pro-drop, ou la possibilité d'omettre le sujet dans un énoncé fini, est un phénomène [ . ] généralement étudié depuis une perspective comparatiste. » Ce qui est comparé, ce sont les langues dans lesquelles ce phénomène apparaît comme étant possible, et celles dans lesquelles il ne l'est pas. Son but est donc de « renverser cette idée et considérer que, dans un sens, c'est la possibilité de ne pas émettre de sujet qui constitue l'option par défaut et que ce qui doit être expliqué, c'est le fait [d'en exprimer un.] » Cette « approche inversée » ne se contente pas de remettre en question la tradition, ce faisant, elle permet d'ouvrir la réflexion sur la question des liens qu'entretient la non-expression du sujet et la « grammaire universelle » à partir d'observations effectuées chez les enfants, d'une part sur l'acquisition de la langue maternelle et d'autre part sur l'acquisition d'une deuxième langue. [...]
[...] Il précise les composantes nécessaires à celle-ci : on parle bien évidemment ici d'une phrase qui resterait correcte sur le plan grammatical même sans l'expression de son sujet. Beaucoup de langues sont d'ailleurs construites de la sorte. Du coup, le fait d'omettre le sujet ne veut pas dire qu'on s'autorise l'agrammaticalité. Pourtant, certaines langues ne peuvent pas fonctionner sans l'expression du sujet, environ 30% d'entre elles. Mais même dans ces langues, il y a des cas où le sujet est omis comme dans l'impératif, certaines tournures littéraires, etc. [...]
[...] De fait, il est aussi tout à fait conscient de ce qui peut se dire ou non en terme d'émission du sujet, d'autant plus qu'il calque ses productions sur celles de l'adulte. Le modèle de réflexion induit par l'approche inversée s'applique, ainsi que nous l'avons vu, à la question de l'acquisition du langage, mais il peut également concerner un public plus large que celui des enfants en tant qu'il peut s'avérer utile dans l'indentification des causes des erreurs des apprenants adultes L2. L'approche inversée comme autre explication possible des erreurs liées à l'omission du sujet dans les productions des apprenants adultes L2. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture