Il s'agit d'un résumé du livre de Gruzinsky "L'aigle et le dragon" sous la forme d'un développement en trois parties.
Ce document a été rédigé pour un compte-rendu de lecture oral de 25 min en classe d'hypokhâgne, l'ouvrage met en parallèle la découverte de la chine et celle de l'Amérique aux temps des grandes découvertes, en soulignant des points communs et des différences. Cela est très instructif, donc, sur l'histoire de la Chine, et le moment où elle a été mise en relation avec le reste du monde
[...] L'influence chinoise s'accroit alors dans les foules qu'attire et brasse le pays. Ces échanges, dont l'Europe reste maître au XVIe siècle, sont, pour Grusinski les débuts de la mondialisation. Ils constituent les premiers brassages culturels et les premiers métissages. L'Europe est alors la seule à pouvoir mettre en confrontation ces cultures rencontrées. Ce sont dans les cours européennes que l'on reçoit les porcelaines de Chine, les codex et les écrits des navigateurs. Tomé Pires, Suma Oriental (vers 1515) Tous les Chinois mangent du porc, du bœuf et tous les autres animaux. [...]
[...] On peut ainsi dire que l'Amérique, aux mains des Européens, subit les échanges mondiaux et l'influence de la domination européenne, alors que la Chine y prend part et contrôle donc davantage cette influence venue de l'extérieure. En Amérique, Mexico est prise par la force en 1519 et les quelques révoltes entreprises par les Indiens sont réprimées par Cortés qui légitime ainsi la violence exercée : elle relève de la légitime défense. C'est une ère de chaos qui débute avec la fin de la conquête. Tout est détruit et les vaincus sont à la merci des vainqueurs. Les Européens doivent alors rebâtir et former les populations locales, qui deviennent par exemple forgerons ou tisserands. [...]
[...] Elle est, elle aussi, sujette à fantasme. Ils y voient souvent une terre dépourvue de toute civilisation : les indigènes sont souvent perçus comme des Hommes non-civilisés, voire des sauvages, que les Européens devraient civiliser ou évangéliser selon les points de vue. Cette vision d'un monde de l'âge de pierre constitue le mythe du « bon sauvage », qui, pourtant, est aujourd'hui démenti. Ces peuples avaient en effet une culture et une civilisation que les Européens ont découvertes, petit à petit, bien qu'ils n'aient pas toujours su la comprendre. [...]
[...] Ils cherchent ainsi à imposer leurs lois, et à s'affirmer auprès des populations locales et usent pour cela, de la terreur. C'est donc souvent par l'usage des armes qui effraient les populations ou par la maltraitance des relais du pouvoir que les Européens affichent leur mépris pour les autorités établies. Les collecteurs de tributs en Amérique et de taxes en Chine sont ainsi souvent victime de maltraitance. Cette violence, comme nous l'avons dit, est cependant justifiée par les Européens qui sont prêts à tout pour tirer de cette conquête « honneur et profit », selon la devise d'Henri le navigateur. [...]
[...] En cela, elle se distingue de la Chine qui est un empire puissant en 1510 et qui exerce une forte influence sur ses pays frontaliers. Alors que les échanges sont avant tout terrestres en Méso-Amérique, les chinois ont des ports déjà très développés et s'ouvrent au commerce maritime dans l'Océan indien. Les deux pays ont ainsi une géopolitique différente à cette date, qui inspire l'imaginaire européen : si les indigènes, alors appelés indiens, apparaissent à l'Europe comme des « bons sauvages », soit des êtres inférieurs n'ayant pas encore atteint la civilisation ibérique, les chinois apparaissent comme modernes et riches. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture