La pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss

Résumé du document

Claude Lévi-Strauss est un intellectuel du XXeme siècle qui a acquis une triple formation : ethnologue, anthropologue et philosophe. Né à Bruxelles en 1908, il fait ses études de droit, de philosophie et de lettres à Paris. Le chercheur se réfugie à New York où il rencontre Roman Jakobson avec qui il fonde le structuralisme. Ce mode de pensée aura un succès considérable, notamment en France avec Roland Barthes, Michel Foucault et Georges Dumezil par exemple. Jakobson s'intéresse tout d'abord au linguisme. En effet, il ne cherche pas à comprendre toutes les variations linguistiques mais plutôt à mettre en avant des lois empiriques qui permettent de comprendre la répartition de ces différences. Levi-Strauss s'approprie les thèses du chercheur russe et les applique aux représentations sociales. Selon lui, celles-ci s'expriment grâce au langage et sont donc structurées par les mêmes différences. Lévi-Strauss accorde donc une place extremement privilégiée à la linguistique dans l'étude des sociétés. Dès lors, son ouvrage publié en 1962, la pensée sauvage, prend alors tout son sens.

Extraits

[...] L'auteur reprend ensuite les propos d'Auguste Comte qui avait déjà utilisé la formule pensée sauvage en y fondant deux objectifs : d'une part cela ne signifie pas la pensée primitive mais la pensée à l'état sauvage, d'autre part il souhaite montrer que cette pensée est tournée vers le concret, ce que Lévi-Strauss appelle la science du concret La dernière partie de l'ouvrage est dédiée à la méthode et à la posture de l'ethonologue. En effet, même s'il observe sur le terrain, il doit aussi travailler sur les archives car il peut ainsi atteindre une pure historicité qui lui sera nécessaire. De plus, Lévi-Strauss reprend Sartre et affirme qu'il n'y a pas opposition entre un raisonnement analytique et dialectique. [...]

[...] L'analytique serait la base et la dialectique viendrait s'y ajouter. Combiner les deux raisonnements permet à l'ethnologue d'étudier les invariants dans la diversité Il s'agit de reconstruire les étapes historiques qui ont amené les sociétés à vivre de telle manière alors que le travail de l'historien est de restituer l'image d'une société qui n'existe plus du fait de ses transformations. C'est pour cela que le structuralisme permet le croisement des deux disciplines qui deviennent donc complémentaires. [...]

[...] L'auteur défini ensuite la notion de bricolage Le bricoleur est quelqu'un qui œuvre de ses mains avec les moyens qu'il possède et il s'approprie toujours son travail. Ainsi, le bricoleur ne peut pas prévoir avec minutie son résultat mais ce dernier peut être très concluant. Les moyens du bricoleur ont peut-être déjà servi ou pourront resservir dans un contexte différent. Ainsi, le savoir, ce qui découle du bricolage, est un mélange d'objectivité et de subjectivité. En effet, le savoir des primitifs leur a été transmis par leurs aînés mais il se généralise, se justifie et devient donc scientifique, objectif. [...]

[...] Dès lors, son ouvrage publié en 1962, la pensée sauvage, prend alors tout son sens. Claude Lévi-Strauss dresse un tableau objectif, vierge de tous préjugés de la complexité des sociétés dites primitives On comprend alors la première phrase d'un de ses ouvrages précédents, Tristes Tropiques, où il déclare : Je hais les voyages et les explorateurs Il se remet lui-même en cause et travaille donc pour aboutir à une nouvelle méthode d'observation, inspirée de Jakobson, extrêmement minutieuse, qui lui permet de mettre en rapport les structures aux relations sociales comme les liens de parenté. [...]

[...] La pensée sauvage, Claude Lévi-Strauss Claude Lévi-Strauss est un intellectuel du XXeme siècle qui a acquis une triple formation : ethnologue, anthropologue et philosophe. Né à Bruxelles en 1908, il fait ses études de droit, de philosophie et de lettres à Paris. Le chercheur se réfugie à New York où il rencontre Roman Jakobson avec qui il fonde le structuralisme. Ce mode de pensée aura un succès considérable, notamment en France avec Roland Barthes, Michel Foucault et Georges Dumezil par exemple. [...]