Les Essais de linguistique générale sont publiés en 1963 (Tome 1 : Les fondations du langage) et 1973 (Tome 2 : Rapports internes et externes du langage). Roman Jakobson, linguiste américain d'origine russe y rassemble ses textes, dont la diversité (compte-rendu de conférence, articles, notes) entraîne un certain recoupement d'informations. Ces essais permettent néanmoins de retrouver un certain nombre d'axes majeurs des recherches de Jakobson, de ses travaux sur l'aphasie –trouble de la parole- à la fameuse théorie des fonctions du langage, en passant par l'acquisition du langage et la phonologie. Ils mettent aussi en perspective l'évolution de la science linguistique et ses progrès remarquables.
La structure des essais n'est ainsi pas dialectique, une division thématique, parfois sans transitions, de la fiche de lecture semble plus pertinente. Roman Jakobson est d'abord un des grands fondateurs de la phonologie, ayant apporté à la discipline le concept de phonème. Ensuite, par ses travaux sur l'aphasie, il a formulé une théorie de l'acquisition du langage qui fait aujourd'hui autorité, et dégagé certains principes universels des systèmes linguistiques. Il s'est aussi intéressé à la communication linguistique, énonçant sa fameuse théorie des fonctions du langage, dont la poétique est devenue son objet particulier de recherche. Enfin, la grammaire est étudiée dans ses relations avec la linguistique.
[...] Lorsqu'un individu parle, il effectue une sélection de certaines entités linguistiques et les combine en unités linguistiques complexes : il existe ainsi deux modes d'arrangement du signe linguistique, la combinaison et la sélection, et l'aphasie provient des troubles de l'un ou l'autre. La combinaison opération syntagmatique- provient du fait que toute unité linguistique sert de contexte à des unités plus simples et trouve son propre contexte dans des unités linguistiques plus complexes. Plus simplement, il s'agit d'associer des unités linguistiques afin d'assurer au propos une certaine cohérence de sens. Un trouble de la combinaison se traduit dans l'aphasie par un agrammatisme : la phrase du malade n'est plus construite et manque de coordination syntaxique. [...]
[...] Les Essais de linguistique générale offrent ainsi une vue d'ensemble sur les travaux de Roman Jakobson, annonçant les recherches de la linguistique d'aujourd'hui. Ainsi, des expériences sont menées sur des robots aux "langues" différentes, qui s'accordent au fur et à mesure jusqu'à se forger un vocabulaire commun. À la frontière de l'inné et de l'acquis, l'apprentissage du langage reste une problématique actuelle. (Réf. [...]
[...] Les embrayeurs désignent une classe d'unité grammaticale dont la signification générale ne peut être définie en dehors d'une référence au message : ainsi, ne peux représenter son objet sans lui être associé, il entretient une relation existentielle avec son objet. Celle-ci est dite déictique. La classification grammaticale se construit sur un mode binaire : ainsi, distinction de l'"agent" et du patient, des embrayeurs et non embrayeurs, désignateurs et connecteurs. Les désignateurs ne caractérisent qu'un seul terme de l'énoncé en qualité ou en quantité. Les connecteurs caractérisent un énoncé en le rapportant à un autre terme. Ils ont alors avec leur objet une relation anaphorique. [...]
[...] Jakobson s'intéresse aux lois régissant les systèmes linguistiques. La typologie, méthode de classification linguistique par systèmes, a permis d'établir certaines lois universelles ou quasi-universelles de la linguistique. Ainsi, il n'existe aucune langue ignorant les syllabes à initiale consonantique ou à finale vocalique. De plus, toutes les langues sont pauvres d'occlusives. Ensuite, il n'existe aucune langue connaissant l'opposition des occlusives –dont l'articulation comporte une occlusion, comme et des affriquées –occlusive au début de son émission et constrictive à la fin, comme qui soit dépourvue de fricatives –constrictive, c'est-à-dire caractérisée par un bruit de friction provoqué par la constriction du conduit vocal, comme . [...]
[...] Le linguiste a pour but de passer du statut de cryptanalyste à celui de membre de la communauté linguistique, comme décrypteur du message. Jakobson définit les différentes fonctions s'appliquant à chaque acteur de la communication : - La fonction expressive ou émotive est centrée sur le destinateur. Elle vise à l'expression directe de l'attitude du sujet à l'égard de ce dont il parle. - La fonction conative est orientée vers le destinataire, soit vocative, soit impérative. - La fonction référentielle est centrée sur la chose dont on parle. - La fonction phatique accentue et vérifie le contact dans la conversation. [...]
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