Ce document s'inscrit dans le cadre d'un dossier de sémiolinguistique textuelle portant sur les discours politiques et plus précisément "Comment les discours politiques manipulent-ils l'auditoire ?". Ici, le discours analysé - d'un point de vue linguistique et sémiolinguistique - est celui de Richard Nixon datant du 1973 lors du Scandale du Watergate. Avant de procéder à l'analyse du discours, une partie est consacrée à l'explication de ce scandale.
[...] De plus, il tend à s'imposer en sauveur des américains. En effet, la répétition de l'adverbe « personnellement » pousse les citoyens à croire que leur président s'implique réellement dans cette affaire comme le prouvent les éléments suivants : « j'ai personnellement assumé la responsabilité de coordonner de nouvelles enquêtes », « j'ai personnellement ordonné aux enquêteurs d'obtenir tous les faits et de les rapporter directement à moi ». Aussi, il veut apparaître comme étant la seule personne capable de résoudre le scandale du Watergate, son statut de président le poussant à être le plus légitime : « l'homme au sommet doit en assumer la responsabilité. [...]
[...] C'est cette dernière position, celle de l'engagement, qu'a choisi Richard Nixon en voulant éclaircir cette affaire. Il opte également pour cette position de l'engagement en donnant très vite son ressenti sur ce qu'il qualifie de « sujet de profonde préoccupation pour tous les américains ». D'ailleurs, on note qu'il part du principe que tous les américains se sentent concernés par cette affaire. Il utilise la gradation « consterné » puis « choqué » ce qui permet d'amplifier ses émotions voire de provoquer un effet de dramatisation. [...]
[...] Ces deux phrases soulignent le fait que Richard Nixon fait preuve d'une grande détermination pour éclaircir cette affaire et se montrera intransigeant vis-à-vis des responsables. Le président fait appel à ce que Patrick Charaudeau nomme l'enjeu de crédibilité, qui est une des stratégies discursives de persuasion. En somme, cet enjeu vise à déterminer la position de vérité du sujet parlant. La crédibilité est une affaire d'image que le sujet construit lui-même dans deux domaines. Le premier domaine est le dire vrai, c'est-à-dire que le sujet pense réellement ce qu'il dit. [...]
[...] Analyse du premier discours de Nixon sur le Watergate Tout d'abord, Richard Nixon utilise les deux conditions situationnelles telles que définies par Patrick Charaudeau, en favorisant un style solennel en utilisant un marqueur de politesse « Bonsoir ». En effet, en utilisant un ton grave, Nixon va imposer son image d'homme à hautes responsabilités du fait de sa fonction de président des États-Unis. Le sujet parlant, ici Nixon, gagne donc en crédibilité et capte l'attention du peuple américain. A travers son discours, Richard Nixon utilise la rhétorique qui a pour but de convaincre et de persuader. [...]
[...] Ceci marque l'intention de Nixon de changer l'avenir de l'Amérique. Cette idée est renforcée dans le paragraphe suivant quand le président républicain exprime son amour pour son pays « J'aime l'Amérique », cela marque implicitement - en linguistique, le discours est naturellement implicite - le fait qu'il n'aurait jamais pu trahir son pays car il éprouve un profond respect et une certaine forme d'admiration pour celui-ci. Aussi, il personnifie l'Amérique en la qualifiant de sage « [ . ] la qualité et la sagesse de l'Amérique ». [...]
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