Etymologiquement, le mot aphasie trouve son origine dans le grec « phasis », qui signifie parole, auquel on a ajouté le suffixe privatif « a ». Aphasie a donc pour sens littéral « privé de parole ».
Cette pathologie touche le langage écrit ou oral. Au niveau de l'oral, les spécialistes font une distinction entre différentes composantes : l'articulation, la parole et le langage. L'articulation concerne la capacité à articuler les sons de façon permanente et systématique. La parole est la capacité d'ordonner les sons. Mais l'aphasie ne concerne pas ces composantes. C'est un trouble du langage, c'est-à-dire de la capacité à ordonner et combiner des mots pour construire des phrases et produire du sens. L'aphasie entraîne des problèmes, qu'il s'agisse de difficultés légères ou d'une incapacité totale, pour parler, comprendre, lire, écrire, ou faire des gestes.
[...] Broca est conscient de ce hasard des évènements et de l'importance de cette situation pour ses recherches, il écrira Sans doute la valeur des faits n'est pas subordonnée aux circonstances au milieu desquelles on les observe, mais l'impression qu'ils font sur nous en dépend en grande partie et lorsque peu de jours après avoir entendu l'argumentation de M. Auburtin, je trouvai un matin dans mon service un moribond qui depuis 21 ans avait perdu la faculté du langage articulé, je l'examinai avec grand soin Broca va constater que l'intelligence de M. Leborgne n'est pas altérée par son mutisme, puisque le patient parvient à bien s'exprimer par gestes et qu'il comprend tout. Broca proposera même à Auburtin de venir observer Leborgne. [...]
[...] Des patients seront ainsi capables de faire des dessins correctement, sans pour autant pouvoir les décrire de manière compréhensible ou les nommer. Cela s'opposera à l'idée que Bay soutiendra bien plus tard. Bay, en 1962, associera à toute aphasie une perte de la capacité d'abstraction. Pour lui n'importe quel trouble du langage de type aphasique va perturber la formation conceptuelle des personnes atteintes. Néanmoins, il s'appuie sur des examens posés à des patients sans avoir comparé leurs résultats à ceux d'individus sains. [...]
[...] Cindy va parler avec un accent russe. Elle ira même jusqu'à faire les fautes grammaticales qu'aurait pu rencontrer un russe parlant anglais, comme s'il ne s'agissait plus de sa langue maternelle. Son cas sera lui aussi médiatisé : le 26 octobre 2008, elle interviendra sur la chaîne Discovery Channel. Un autre cas est celui de Sarah Colwill, une anglaise de 35 ans. Celle-ci a développé à la suite d'une série de migraines ce qui s'est apparenté à un accent chinois. [...]
[...] Mais un même symptôme pourra affecter l'une ou l'autre des attitudes, ce qui pose des difficultés. L'influence de l'approche holistique déclinera à partir des années 1950. Norman Geshwind (1926-1984) et ses élèves ont réactualisé plusieurs modèles associationnistes. Les avancées méthodologiques des neurosciences ont permis non seulement de rejeter la théorie holistique et de remettre en question les modèles localisationnistes simples, mais également de développer ce qu'on a appelé le néoassociationnisme. Ce mouvement qui a vu le jour après la Seconde Guerre Mondiale, a de nouveau comme objet de recherche le rapport entre structure cérébrale et fonction. [...]
[...] La majeure partie de son travail y prend la forme d'une discussion théorique appuyée par des schémas et la présentation en fin d'ouvrage de 10 cas. Sa démarche associe donc bien l'empirique, avec des exemples cliniques, et des spéculations philosophiques. Wernicke va faire la distinction entre pensée et langage. Pour lui, la pensée va correspondre à l'association de différents types d'images (qui proviennent de différents centres) pour obtenir les qualités de l'objet représenté. Le langage, quant à lui, fait intervenir des images auditives verbales en rapport avec un centre qui leur est propre. Ces images sont associées à des représentations motrices orales. [...]
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