L'ambiguïté, qu'on la perçoive comme un enrichissement ou un appauvrissement de la langue (sujet à débattre), est une spécificité du français. C'est d'ailleurs ce qui complexifie l'usage et la compréhension de certains énoncés (le plus grand nombre) et nécessite donc assez pertinemment un travail d'analyse et de réflexion sur cette langue et les contraintes linguistiques qu'elle soulève. Pour faire le lien avec notre problématique ici, celle du point de vue dans la construction du sens des énoncés, on constate en effet que les phrases imposent des contraintes au point de vue des énoncés.
Le contenu sémantique du mot jeune peut varier sous l'influence de plusieurs facteurs. C'est ce que nous allons essayer de démontrer pour finalement mesurer la place de l'idéologie et du point de vue d'un auteur dans la construction du sens, dans le contenu sémantique du mot jeune.
Pour montrer que le mot jeune utilisé dans la presse hebdomadaire peut-être porteur d'une idéologie pouvant ainsi véhiculer un certain point de vue, voyons tout d'abord comment les éléments pragmatiques (extrinsèques au mot lui-même) permettent de le faire d'une manière générale. Nous ferons ensuite le lien avec la nature et le contenu sémantique (éléments intrinsèques) du mot jeune.
[...] En effet, le sens d'un mot peut-être influencé par le sens d'un autre mot (les deux étant présents dans le même énoncé). C'est le cas par exemple de l'énoncé : la valeur du mot jeune est ainsi transformée, spécifiée par un ou plusieurs autres termes, ici rappeur et basket On peut considérer alors que le mot va être orienté en fonction des spécifications qu'il aura subies. Autre exemple, dans l'énoncé l'adjectif jeune est caractérisé par le nom homme. De toute évidence, ce type de transformation est très flagrant et remarquable dans le cas de l'adjectif. [...]
[...] La remarque d'Alain Rey2 à ce sujet est d'ailleurs pertinente. Il dit Tout se passe comme si le statut de jeune, entre l'enfant et l'adulte, était réservé au répertoire des problèmes sociaux, et notamment à celui de la violence. Ce sens péjoratif que l'on attribue presque naturellement au mot jeune expliquerait-il pourquoi l'auteur, en tant qu'individu commun et quelconque, emploie ce terme de cette façon ou pourrait-il justifier la présence d'une idéologie, d'une croyance dans ce qu'il écrit ? Un exemple concret et existant pourrait justifier cette idée selon laquelle l'environnement (politique, culturel, religieux, idéologique ) dans lequel un énoncé est écrit, rédigé, publié contribuerait à l'orientation du mot jeune. [...]
[...] N°2186, du 28 septembre au 4 octobre 2006, JAMEL nouveau soldat de la république, Marie-France ETCHEGOIN. N°2198, du 21 décembre 2006 au 3 janvier 2007, La Militaire Académy, Sophie DES DESERTS. MALMBERG Bertil, Analyse du langage au XXe siècle, Théories et Méthodes, Presses universitaires de France, Paris Marianne, 295, semaine du 16 au 22 décembre 2002 : - JEAN-LUC, profession : businessman des cités ; - Les maires ont facilité l'émergence des caïds, par Julien Dray ; - MALAGA-PARIS, l'autoroute du shit ; - SALIM, JAMEL et les autres . [...]
[...] Cette forme correspondrait davantage à la jeunesse évoquée par le mot jeune comme nom. En revanche, l'adjectif, sans doute plus neutre, aurait tendance à se rapprocher davantage de la définition propre du mot jeune et le champ topique de la jeunesse évoqué par l'adjectif prendrait la forme suivante : jeunesse : ; représentant ainsi le rapport de la jeunesse au corps. Cependant, si l'on peut admettre ici que le mot jeune peut être porteur en lui-même d'une valeur idéologique, et s'il nous permet de dire qu'il cautionne la présence d'une croyance de l'auteur, il ne nous permet pas de dire qu'il en sera de même pour l'énoncé. [...]
[...] L'utilisation du mot jeune dans la presse hebdomadaire Comment l'utilisation du mot jeune dans la presse hebdomadaire est-elle révélatrice d'un positionnement idéologique, d'un certain point de vue ? L'ambiguïté, qu'on la perçoive comme un enrichissement ou un appauvrissement de la langue (sujet à débattre), est une spécificité du français. C'est d'ailleurs ce qui complexifie l'usage et la compréhension de certains énoncés (le plus grand nombre) et nécessite donc assez pertinemment un travail d'analyse et de réflexion sur cette langue et les contraintes linguistiques qu'elle soulève. [...]
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