Nominalement, le signe est, pour un individu, un indice. Il permet de reconnaître une chose qui peut être de nature multiple (un objet, un sentiment, la possibilité d'une action, une maladie, etc.). Le signe est donc un intermédiaire entre une chose et la possibilité que de connaître cette chose. Du point de vue du langage, c'est un entremetteur, un « geste » linguistique (un mot, un terme, un nom, etc.) qui, en tant que référence, permet de renvoyer à un objet, quel qu'il soit. Quoi qu'il en soit, le signe renvoie à autre chose que lui-même, il a une position d'intermédiaire ; un intermédiaire qui crée et détermine une relation entre la chose et un individu. Il y a donc deux « aspects » dans le signe : d'une part, la relation qu'il crée à ce qu'il renvoie ; nous l'appellerons relation de signifiant à signifié. D'autre part, la relation qu'il crée avec la personne qui le perçoit, et qui permet « d'activer » la possibilité de la connaissance de la chose chez l'individu (en lien avec la capacité de cette chose à être connue).
[...] Pour montrer cela, voyons cet extrait de l'Euthydème, dans lequel il est question de dire le vrai : - Eh quoi, Ctésippe, répondit Euthydème, te semble-t-il qu'il soit possible de mentir ? - Oui, par Zeus, répond-il, à moins que je ne sois fou. - Est-ce en disant la chose dont il est question ou en ne la disant pas ? - En la disant, répondit Ctésippe. - Si on la dit, on ne dit, des choses qui sont, que celle-la même dont on parle ? - Naturellement, dit Ctésippe. [...]
[...] - Mais cette chose qu'on dit est une de celles qui sont, indépendamment des autres. - Assurément. - Donc celui qui la dit, poursuivit-il, dit ce qui est. - Oui. - Mais celui qui dit ce qui est et les choses qui sont dit la vérité. Par conséquent, si Dyonisidore dit ce qui est, il dit la vérité et ne profère contre toi aucun mensonge.[21] Euthydème affirme ici qu'il est impossible de mentir, et soutient donc cette thèse : on ne peut dire que ce qui est. [...]
[...] Parmi ceux-ci, il y a ceux qui sont signifiants, mais qui ne font pas référence à une chose (Aristote donne l'exemple des cris des animaux), et ceux qui sont des symboles. Comment est- il possible qu'un son, ou un composé de sons (mot composé de syllabe), puisse devenir un symbole ? Il faut que le son soit signifiant et articulé, c'est-à-dire formés de différents sons reconnaissables. Ainsi, les noms et les verbes sont des signes qui ont comme critère la possibilité d'être distingués, discernés des autres. [...]
[...] En cherchant à répondre à la question de la pertinence du signe linguistique, nous avons soulevé la problématique suivante : comment est-il possible de distinguer deux types de signes, ceux qui ne peuvent être ni vrais ni faux, et ceux qui peuvent l'être ? Le signe, chez Aristote, est un intermédiaire ; intermédiaire entre la chose représentée identique chez tous, et le son, indiquant que celui qui parle réfère bien à cette chose, et non à une autre. L'intérêt étant surtout de se mettre d'accord afin de communiquer et de ne pas induire d'erreur dans le discours. Ainsi, ( ) en les prononçant, on fixe la pensée de l'auditeur Il faut donc que le signe soit un intermédiaire univoque. [...]
[...] Mais alors pourquoi une expression telle que animal-pédestre-bipède est- elle quelque chose d'un et non de multiple ? Ce n'est certes pas le fait que ces mots sont prononcés à la suite l'un de l'autre qui rendra l'expression une. Quoi qu'il en soit, c'est d'une autre discipline que relève la solution de ce problème.[14] Nous allons chercher ce qui fait qu'un certain type de signe dit quelque chose de la chose, alors que d'autres, qui ont la même forme, ne disent rien de la chose, et ne sont pas signifiants en eux-mêmes et par eux-mêmes C'est le sujet qu'il traite dans le chapitre 12 du livre Z de la Métaphysique. [...]
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