Aristote, Descartes, science, religion, philosophie, âme végétative, âme sensitive, Galilée, matérialisme mécanique, héliocentrisme, Dieu, raisonnement cartésien, méditations métaphysiques
Pourquoi la pierre retombe-t-elle lorsque l'on la lance vers le haut, selon Aristote ? Parce que le mouvement vers le haut est pour elle un mouvement "contre-nature", et que la pierre "cherche" par sa chute à rejoindre son lieu naturel (le sol). Inversement, le feu monte parce que son lieu naturel est le ciel : le mouvement vers le bas est pour lui un mouvement "contre-nature" qui va contre sa "tendance" naturelle. Certes, Aristote ne considérait pas les phénomènes naturels comme "animés" au sens humain (impliquant conscience et intention).
Mais dans les Lettres à Régius, Descartes lui reproche cependant de les expliquer en faisant comme s'ils l'étaient : il s'agit pour Descartes d'une explication anthropomorphique, qui personnifie les phénomènes naturels en les dotant de quasi-intentions, de quasi-buts. Aristote a beau rejeter l'idée que la pierre "veut" consciemment rejoindre sa "demeure", le concept de finalité non consciente/non intentionnelle forgé par Aristote est pour Descartes un concept confus.
[...] L'originalité de Descartes par rapport à Galilée est manifeste. Ce dernier s'efforce simplement de montrer que les conclusions de la nouvelle science (héliocentrisme, principe d'inertie, loi de la chute des corps ) sont compatibles avec le christianisme, dont les thèses sont par ailleurs supposées vraies par avance. Il y a là pour Descartes deux insuffisances : pour faire au mieux, il faudrait non seulement prouver que les dogmes religieux sont vrais, mais il faudrait aussi prouver que les principes de la nouvelle science (matérialisme mécaniste) sont vrais avant d'espérer arriver à la moindre conclusion. [...]
[...] Comment une entité fantomatique comme l'âme peut-elle exercer la moindre pression sur le corps afin de le mettre en mouvement ? Inversement, comment ce qui arrive au corps peut-il affecter l'âme ? Lorsque je reçois un coup sur la tête, les dommages que le corps subit se répercutent sur l'âme (elle s'évanouit), alors qu'étant donné sa nature immatérielle, cela ne devrait lui faire ni chaud ni froid. De même, lorsque mon rythme cardiaque accélère, cela provoque la peur ou la colère, alors que l'âme - immatérielle - devrait rester impassible. [...]
[...] L'existence du monde est l'information la plus fondamentale que nous délivrent nos sens. Certes, nos sens ont essentiellement une fonction pratique vs théorique : les propriétés des choses qu'ils nous font sentir n'existent pas réellement (couleur, chaleur mais elles induisent chez nous des comportements appropriés à notre survie. Cependant, quant à l'existence même de ces choses, nos impressions sensibles sont si vivaces qu'un Dieu vérace n'aurait pu permettre qu'elles soient trompeuses. Donc le monde n'existe pas tel que nous le percevons, mais tel que nous le concevons (l'étendue est son essence, la connaissance adéquate du monde passe par sa réduction aux figures et aux mouvements), mais il existe bel et bien. [...]
[...] La science et la religion chez Descartes Pourquoi la pierre retombe-t-elle lorsqu'on la lance vers le haut, selon Aristote ? Parce que le mouvement vers le haut est pour elle un mouvement « contre et que la pierre par sa chute à rejoindre son lieu naturel (le sol). Inversement, le feu monte parce que son lieu naturel est le ciel : le mouvement vers le bas est pour lui un mouvement « contre nature » qui va contre sa naturelle. Certes, Aristote ne considérait pas les phénomènes naturels comme au sens humain (impliquant conscience et intention). [...]
[...] Les lois matérielles de la nature semblent désormais se suffire à elles-mêmes. Dieu se serait donc limité à mettre initialement ces lois en place, puis à laisser sa création suivre son cours, soumis à un pur déterminisme matériel. Tandis que le dieu d'Aristote est conforme à la notion chrétienne d'une Providence non seulement originaire, mais permanente, pérenne (les causes finales maintiennent en permanence le monde en ordre, en cherchant à imiter Dieu : si par hypothèse Dieu disparaissait, le monde physique retournerait au chaos), le Dieu cartésien joue simplement le rôle de cause originaire (un rôle de créateur, mais pas de veilleur). [...]
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