Métaphore, lecteur, livre, dévorer, rapidité, dévorer un livre
Expression du langage courant, la métaphore « dévorer un livre » est extrêmement employée. Elle véhicule trois idées ; il s'agit de lire un livre avec le même plaisir et la même rapidité que celle d'un homme affamé qui mangerait un plat.
Partant de cette définition, on pourrait se demander quels sont les sens et les connotations que l'on peut rattacher à ces différentes idées.
[...] Dissertation de Français Quelle réflexion vous inspire la métaphore du langage courant : « Dévorer un livre » ? Expression du langage courant, la métaphore « dévorer un livre » est extrêmement employée. Elle véhicule trois idées ; il s'agit de lire un livre avec le même plaisir et la même rapidité que celle d'un homme affamé qui mangerait un plat. Partant de cette définition, on pourrait se demander quels sont les sens et les connotations que l'on peut rattacher à ces différentes idées. [...]
[...] Lorsqu'on dévore, on est dévoré. Mais le fait de s'oublier soi-même et de changer de sentiment au gré des péripéties peut être considéré comme dévalorisant. Cependant, ne dit-on pas d'un livre qui ne narra aucune fiction et qu'on a cependant « dévoré », qu'on la « lu comme un roman » ? On remarque d'ailleurs que les adresses au lecteur, qui peuvent l'encourager à réfléchir à ce qu'il est en train de lire, ne le découragent pas forcément dans sa lecture. [...]
[...] Ainsi donc, la vocation première des romans populaires serait d'être dévorés tandis que les œuvres de la Littérature ont un dessein plus élevé. D'ailleurs Balzac encourage le lecteur du Père Goriot à considérer avec sérieux les mésaventures de celui-ci, bannissant la légèreté et la rapidité d'un lecteur qui lirait le roman sans y faire attention. De même Zola, dans Germinal, attire l'attention de son lecteur bourgeois sur la vie des mineurs, pour qu'il réfléchisse, et donc, dans la pensée courante, qu'il s'y attarde. Et pourquoi Flaubert soignerait-il tant ses descriptions si ce n'est pour que son lecteur s'y attarde ? [...]
[...] C'est donc là, au contraire, une idée extrêmement positive puisque cela signifie que le livre nous apporte quelque chose, une « nourriture spirituelle », et, ce qui semble être un vide lorsqu'on termine un livre lu d'une traite, serait en réalité un enrichissement rapide et plaisant de notre existence et de notre intelligence. En outre, le verbe « dévorer » est assez violent, il suggère donc fortement l'action. Celui qui dévore est actif et ne peut en aucun cas vivre passivement sa lecture. Il s'y implique passionnément. On pourrait donc remettre en question l'idée que les œuvres du panthéon de la Littérature n'aient pas cherché à être « dévorées ». [...]
[...] La Littérature et les livres n'ont jamais voulu faire face à un public passif comme peut l'être parfois celui du Théâtre. La narration est forcément lacunaire et demande toujours la participation du lecteur, de même, un essai est vain s'il n'encourage pas son lecteur à réfléchis aux questions qu'il soulève. Un livre dévoré a rendu son lecteur actif en stimulant son intelligence et ses passions. De cette stimulation découle un sentiment de plaisir. Un lecteur qui a dévoré un livre a pris plaisir à le faire. [...]
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