En espagnol, la majorité des verbes ont un fonctionnement similaire. En effet, ceux-ci sont conjugués à partir d'un radical auquel se rattache des terminaisons variables selon les temps, modes et les personnes auxquels ils sont employés. Prenons par exemple le verbe « cantar », on constate que celui-ci se décline à partir d'une seule et même racine ; « cant- ». Cependant, il n'en est pas ainsi pour tous les verbes espagnols, effectivement, force est de constater que le verbe « ir » qui se conjugue par exemple au présent « voy, vas, va, váis, vamos, van » et au prétérit « fui, fuiste, fue, fuimos, fuistéis, fueron » fonctionne différemment. Ce même verbe « ir » renvoie au mouvement et utilise pour cela trois racines différentes.
[...] Devant l'importance de ce verbe, aucune confusion ne pouvait être risquée. Ainsi, pour pallier cette fragilité de signifiant, la langue a emprunté des formes à un autre verbe latin qui renvoie au mouvement : vadere En réalité, il est vraisemblable que ce remplacement se soit fait dans l'usage avec les gens qui utilisaient plutôt ce verbe vadere pour s'assurer d'être compris. Ainsi, les formes de l'indicatif de ce verbe ; vado, vadis, vadit on fournit au verbe ir des formes plus longues et donc à l'abri d'une disparition après évolution, c'est ainsi que l'espagnol a obtenu notamment son présent voy, vas, va On peut ajouter que dans la littérature ancienne, comme dans Cantar del Mío Cid, il est possible de rencontrer imos pour la première personne du pluriel. [...]
[...] On recense donc trois racines différentes pour ce même verbe ir ; , fu-. Nous allons donc tenter d'expliquer pourquoi trois racines sont utilisées pour un seul et même verbe, et pour ce faire, remontons au latin. Dans la langue de Cicéron, il existait le verbe ire qui est l'ancêtre du verbe espagnol ir si l'on en croit sa forme infinitive. En effet, on peut remarquer, si l'on fait une comparaison entre eux, plusieurs liens. Par exemple, le participe passé latin itum après évolution diachronique a abouti au participe passé castillan ido (Le final chute, l'occlusive dentale sourde se sonorise à l'intervocalique en et le final s'ouvre en Tout comme le participe passé, l'infinitif castillan vient aussi directement du latin après l'amuïssement du final entre le Xième et XIIIe siècle. [...]
[...] Les racines du verbe ir En espagnol, la majorité des verbes ont un fonctionnement similaire. En effet, ceux-ci sont conjugués à partir d'un radical auquel se rattache des terminaisons variables selon les temps, modes et les personnes auxquels ils sont employés. Prenons par exemple le verbe cantar on constate que celui-ci se décline à partir d'une seule et même racine ; cant- Cependant, il n'en est pas ainsi pour tous les verbes espagnols, effectivement, force est de constater que le verbe ir qui se conjugue par exemple au présent voy, vas, va, váis, vamos, van et au prétérit fui, fuiste, fue, fuimos, fuistéis, fueron fonctionne différemment. [...]
[...] Comme nous l'avons précédemment dit, elle provient du verbe latin esse qui sert à dire l'existence, et le verbe ir permet lui de dire le mouvement. Si l'on établit un schéma tel que celui-ci : On note alors que la zone grisée correspond à une intersection sémantique. La racine fu- commune au verbe qui dit l'existence et au verbe qui dit le mouvement permet donc de renvoyer aux deux à la fois. On peut d'ailleurs se rendre compte que cette association entre ces deux expériences n'est pas le fruit du hasard. [...]
[...] Maintenant que nous avons expliqué d'où provenaient les trois différentes racines de ir une question se pose à nous ; si l'on accepte le postulat selon lequel à chaque signifiant correspond un signifié, et que l'on sait que ir renvoie au mouvement, on remarque s'il nous manque alors deux signifiés. Tentons alors d'en attribuer un à chacune de ces trois racines , et fu- et intéressons-nous d'abord aux deux premières. Si toutes deux renvoient à un mouvement, c'est donc que leur conception est différente, or pour être conçu, ce mouvement doit comprendre un instant de début (noté et de fin (noté T'), un espace de départ (noté et d'arrivée (noté P') ainsi qu'un mobile (noté M). Voyons tout d'abord schématiquement le mouvement déclaré par chacune de ces racines. [...]
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