Dissertation de Philosophie entièrement rédigée répondant au sujet : "La langue est-elle un moyen d'expression comme un autre ?".
[...] Conclusion La langue est en réalité un moyen d'expression bien supérieur à tous les autres, à la condition que celui qui l'utilise soit capable d'y introduire ses propres formulations. On doit pourtant faire état d'un risque conséquent : lorsque, sous prétexte d'exprimer une connivence de groupe ou des goûts communs, les locuteurs font de la langue un usage codé (comme c'est le cas dans l'argot traditionnel aussi bien que dans les altérations plus ou moins perfectionnées du verlan), ils se condamnent à un double échec : ils rompent la communication avec la population extérieure à leur groupe, et leur expression est d'une pauvreté complète puisqu'elle devient purement tautologique. [...]
[...] La littérature pourrait, se déprenant des besoins de l'action efficace, nous dévoiler tant le monde extérieur que notre réalité intime, en les délivrant des mots étiquettes qui les dissimulent ordinairement. La langue commune n'est donc pas acceptée telle quelle par l'écrivain : elle est trop encombrée de formules toutes faites, de souvenirs culturels, d'une histoire déjà longue. Et l'on peut alors admettre avec Kafka que, même dans sa langue maternelle l'écrivain invente une langue étrangère : c'est de la sorte qu'il exprime ce qu'il ambitionne de faire passer dans ses textes. [...]
[...] La langue est-elle un moyen d'expression comme un autre ? Introduction Il arrive que l'on ait l'impression que ce que l'ont dit ne correspond pas totalement à ce que l'on voudrait exprimer : les mots disponibles semblent trop vagues, ou les phrases manquer de souplesse, on ressent alors le poids collectif ou institutionnel de la langue, qu'en effet chaque locuteur reçoit, et qu'il ne met pas au point lui-même. Mais les autres moyens d'expression dont nous disposons sont-ils plus efficaces, ou nous appartient-il de rendre la langue mieux adaptée à nos besoins d'expression ? [...]
[...] De même, il est fréquent que, pour souligner d'un trait affectif ce que l'on dit, on effectue un geste, une grimace, un froncement de sourcil, etc. C'est alors l'expression linguistique qui se trouve renforcée par le recours à ce qui lui demeure étranger ou extérieur. Mais cela révèle que, sans cette dimension linguistique, le geste ou le cri auraient évidemment une portée très restreinte. Mais la langue elle-même, lorsqu'un locuteur particulier s'en empare, lui propose des possibilités d'expression parfaitement singulière. [...]
[...] Par définition, la métaphore emploie un mot pour un autre désignant un signifié par un signifiant inhabituel. Il y a là une façon d'échapper à la banalité des signifiants, de leur donner une singularité inaccoutumée, et donc d'accéder à une version en effet singulière du discours. Toutefois, on devine qu'une langue ainsi poétisée assurerait difficilement la communication. On considère en effet en linguistique que si la communication maximale supprime l'expression (par exemple dans la notation mathématique), l'intervention de cette dernière abaisse la communication dans des proportions plus ou moins graves (c'est le cas dans la poésie hermétique Avant de décider si l'expression exige ainsi une poétisation, même relative, de la langue encore faut-il comparer la langue aux autres moyens d'expression à notre disposition. [...]
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