Langues mortes, linguistique, langues vivantes, langue dépassée, latin, anglais, français, vieux français, Ferdinand de Saussure, parole, langue parlée, écrite, orale, ancienne, disparue, évolution des langues, communauté culturelle, langage courant, locuteur
On appelle communément « langues mortes » des langues n'ayant plus de locuteurs réguliers, dont l'usage par la parole s'est tari. On peut en effet considérer qu'une langue non-parlée et qui du fait de son inactivité n'épouse plus les réalités d'un monde en perpétuel changement, ne vit plus, est donc morte. Mais force est de constater que dans bien des cas, dire qu'une langue est morte est un abus de langage, ou plutôt devrais-je dire de langue. Souvent, la langue évolue, se répand et accouche progressivement de nouvelles langues qui feront leur indépendance de leur langue mère. Cette dernière ne serait donc pas morte, mais vivante dans ses formes dérivées. Certaines langues réputées mortes, comme le latin, continuent de vivre à travers des mots particuliers dans les langues contemporaines (le curriculum vitae, le déroulement de la vie). Ainsi, on pourra se demander si ce que nous appelons des langues mortes l'est vraiment, et s'il est possible de les faire revivre.
[...] Ainsi, il existe différents degrés dans le statut de ce que nous considérons dans l'expression « langues mortes » Si on peut parfois perdre son latin, le latin, lui, ne se perd pas : elle reste la langue de l'élite religieuse chrétienne et demeure la langue officielle du Vatican, preuve que l'étiquette de « morte » veut enterrer une langue qui est vivante, certes beaucoup moins qu'auparavant, mais tout de même. Ce n'est pas parce que nous ne parlons plus le vieux français qu'on dit qu'il n'existe plus. Considérer qu'une langue peut mourir, hormis le cas extrême où la langue existe dans un environnement clos dans une petite communauté, c'est considérer qu'une langue est immuable. Or c'est faux. Il faudrait donc préférablement appeler « langue dépassée » ce que nous avons coutume d'appeler de façon trop restrictive « langue morte ». [...]
[...] Les langues évoluent à des rythmes très différents. Par exemple, le français se modifie rapidement, incorporant des mots d'autres langues et changeant de prononciation et d'orthographe, tandis que d'autres langues restent davantage figées. On pourrait donc se dire dans ce cas que ces langues figées sont mortes, puisqu'elles ne bougent plus alors que pourtant des millions de locuteurs la parlent encore. On perçoit donc l'ambivalence de la définition d'une langue morte : on peut entendre par là une langue figée, un dictionnaire qui ne s'agrandit plus, et de l'autre, une langue qui n'est plus parlée. [...]
[...] En effet, en définissant une langue parlée comme un système de signes oratoires permettant à des individus d'une même communauté de communiquer, on comprend que puisque la langue évolue dans un cercle culturel particulier qu'est celui de ses locuteurs, on pourrait avoir affaire à la disparition de cette langue si ceux qui la parlent ne la transmettent pas aux générations suivantes avant de rendre l'âme. Car, au fond, les langues parlées seraient mortelles, car étant portées par des êtres mortels. Mais les langues sont-elles qu'orales ? Selon Ferdinand de Saussure toujours, la parole n'est que la mise en pratique de la langue, et n'est donc pas la langue ellemême. [...]
[...] Il serait donc nécessaire de distinguer langue parlée et langue écrite. Certes, les langues exclusivement parlées ne peuvent pas survivre plus longtemps que leurs locuteurs. Et il en existe, notamment dans des tribus illettrées qui n'ont pas formalisé leur communication orale dans le système codifié de l'écriture. Ces langues sont catégorisées « en danger d'extinction », puisque peu ne la parlent et qu'il sera impossible d'en trouver une trace, notamment écrite. Mais souvent les langues sont accompagnées d'une version transcrite, et on pourrait penser que la langue subsisterait à travers l'écriture, malgré la disparition de ces locuteurs. [...]
[...] Peut-on faire revivre les langues mortes ? On appelle communément « langues mortes » des langues n'ayant plus de locuteurs réguliers, dont l'usage par la parole s'est tari. On peut en effet considérer qu'une langue non-parlée et qui du fait de son inactivité n'épouse plus les réalités d'un monde en perpétuel changement, ne vit plus, est donc morte. Mais force est de constater que dans bien des cas, dire qu'une langue est morte est un abus de langage, ou plutôt devrais-je dire de langue. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture