Propagation du français, échelle planétaire, Alain Decaux, rayonnement international, soft power, latin, orthographe, syntaxe, conjugaison, communication, Académie française, abus de langage
"Retrouvons l'usage de ce que nos instituteurs appelaient "le bon français"." Quelles réflexions évoque pour vous ce voeu d'Alain DECAUX ?
Plus particulièrement, pensez-vous que cela puisse favoriser un retour à l'usage du français dans le monde ?
[...] Le moteur de la propagation du français à l'échelle planétaire réside-t-il dans un vœu pieux de renaissance ? Retrouvons l'usage de ce que nos instituteurs appelaient "le bon français". Quelles réflexions évoque pour vous ce vœu d'Alain DECAUX ? Plus particulièrement, pensez-vous que cela puisse favoriser un retour à l'usage du français dans le monde ? Le français, aujourd'hui plus qu'hier est exposé, vulnérable, soumis à des contraintes extérieures comme au jeu de forces centrifuges qui menacent son avenir. Aussi, d'aucuns préconisent-ils le retour aux fondamentaux : le français de l'école communale, doté d'une subtilité dans le choix des mots qui malheureusement n'est qu'un souvenir. [...]
[...] Certes le bon français est un formidable support de vulgarisation, cependant il présente bien des limites. Mais surtout, l'écorner intelligemment sera propice à son rayonnement. Certes le bon français est un formidable support de vulgarisation De fait, l'écriture est un puissant facteur de maintien et de protection de la langue. Réhabiliter la fréquentation des grands écrivains, suscitateurs de vocations littéraires, serait de nature à provoquer un engouement au-delà des frontières. Il est clair en effet que la gloire des grands auteurs ne tarde pas à rejaillir puissamment sur le renom de leur langue. [...]
[...] De surcroît, la complexité de la langue française est aussi garante de sa précision qui peut la rendre incontournable. Bien que le latin soit souvent présenté comme une langue destinée à être jetée aux oubliettes, il reste et demeure présent dans les sciences avec le latin microbiologique ; seul artifice capable de nommer avec précision les nouvelles bactéries découvertes. Cependant il présente bien des limites D'abord, la rigueur de l'orthographe, le sérieux de la syntaxe et l'extrême finesse dans le découpage du temps permise par la variété des conjugaisons pourraient rebuter plus d'un. [...]
[...] Mais surtout, l'écorner intelligemment sera propice à son rayonnement Assurément, plutôt que de se défendre , la langue française gagnerait à s'illustrer en s'enrichissant des nouveaux moyens d'expression requis par l'incessant renouvellement du monde. Assimiler les emprunts du grec, du latin, des dialectes ou encore des autres langues vivantes participe pleinement de cette démarche. De plus, procurer dans de courts délais des équivalents français (attrayants et brefs) aux dénominations anglo-américaines des nouveautés scientifiques, techniques, industrielles et commerciales. À ce propos, la commission nationale de néologie et de terminologie a d'abord, à la place de la locution anglaise bug proposé le terme erreur de code . [...]
[...] En effet, nous sommes à l'ère de la recherche du temps non plus perdu, mais à ne pas perdre. Et dans ce registre, avouons-le, l'anglais a pris le pas sur le français. Bousculée par la multitude des néologismes technologiques et par les importations anglo-saxonnes, meurtrie par le foisonnement des incorrections, abus de langage et autres barbarismes colportés par des médias impudents, la langue française présente aujourd'hui un destin incertain voire ambigu. Aussi doit-elle à présent, avant tout, s'adapter, trouver une énergie moderne en elle et favoriser le partage de nouvelles réalités entre les francophones. [...]
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