Histoire des intellectuels, affaire Dreyfus, Clemenceau, pré-intellectuels, universitaires, débats
Le mot intellectuel est apparu en France lors de l'affaire Dreyfus en 1898. Le premier à y faire référence serait Clemenceau, suite à la publication dans le journal L'Aurore de pétitions appuyant Émile Zola, dont les signataires comprenaient de nombreux universitaires et diplômés. Barrès aurait popularisé le terme en critiquant la « liste des intellectuels ». Le qualificatif, supposé péjoratif, est alors repris avec fierté par les intéressés.
Il n'existe pas de définition unanimement reconnue du mot. Par contre, on peut s'accorder sur les caractères qui permettent de reconnaître l'appartenance à cette catégorie : une acception large du terme conduit à attribuer le statut d'intellectuel à tout homme dont les activités permettent une création, une information, une éducation. Mais on y ajoute bien souvent la nécessité pour ce créateur de s'impliquer dans les affaires du monde, de se reconnaître un droit d'intervention dans la société, comme observateur, comme critique, ou comme force de proposition ou d'action, devenant alors producteur ou consommateur d'idéologie. Sa motivation à être considéré comme un des intellectuels, consciente ou inconsciente, est une condition à son implication dans les débats.
[...] Quelques intellectuels soutiennent dès 1925 les mouvements fascisants. De même, le communisme connaît une progression rapide. En 1923, l'écrivain Henri Barbusse (La lueur dans l'abîme ; Le couteau entre les dents) est la seule célébrité littéraire à avoir rejoint le mouvement. Le compagnonnage de route reste limité jusqu'en 1934. La naissance du Front populaire suscite une bipolarisation de la vie politique, les courants intellectuels de gauche s'alliant au sein d'une vaste coalition antifasciste, dans laquelle ils classent à la fois les nationalistes et les rares tenants du libéralisme. [...]
[...] Une nouvelle gauche non communiste émerge, autour de Pierre Mendès France et des fondateurs de L'Express. L'intellectuel engagé laisse la place à l'intellectuel réformiste, qui ne cherche plus à défendre l'usage de la force pour changer l'ordre social, mais à agir par le débat et la force de conviction auprès des dirigeants et de l'opinion publique. René Rémond, Raymond Aron, François Furet marquent cette époque, les idées intellectuelles étant portées par des revues nouvelles ou remaniées, comme Commentaires, Le débat, Esprit. [...]
[...] Le communisme attire alors toute une génération nouvelle. L'intelligentsia communiste accepte un contrôle étroit de ses activités par le Parti. Une part importante de ses membres doit de fait au Parti son accession au sein du groupe, comme Pierre Daix, Claude Roy, André Stil, Aragon. Le Parti attire des compagnons de route en dehors des fidèles du Parti, tel Julien Benda qui, en 1946, justifie les grands procès et les purges à l'est par l'exemple de la Révolution française. Cette unanimité ne résiste pas longtemps à la guerre froide, même si les intellectuels qui choisissent de lutter contre l'affiliation à Moscou sont dans un premier temps décriés et marginalisés. [...]
[...] Il n'existe pas de définition unanimement reconnue du mot. Par contre, on peut s'accorder sur les caractères qui permettent de reconnaître l'appartenance à cette catégorie : une acception large du terme conduit à attribuer le statut d'intellectuel à tout homme dont les activités permettent une création, une information, une éducation. Mais on y ajoute bien souvent la nécessité pour ce créateur de s'impliquer dans les affaires du monde, de se reconnaître un droit d'intervention dans la société, comme observateur, comme critique, ou comme force de proposition ou d'action, devenant alors producteur ou consommateur d'idéologie. [...]
[...] Depuis l'affaire Dreyfus, les intellectuels se donnent alors pour mission de dire la vérité au pouvoir, au nom des opprimés. Ils ciblent toujours un adversaire, stipendié, vilipendé : le grand capital, le socialisme, plus tard le fascisme ou le communisme, accusé de tous les maux. La première guerre mondiale et les pertes humaines renouvellent le courant intellectuel, ébranlé par la disparition de figures illustres, par les conséquences du conflit, par le doute sur la contribution de la science au progrès. [...]
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