Le baoulé se rattache à la langue agni-baoulé qui appartient au groupe des langues kwa-occidentales. C'est une langue africaine parlée uniquement en Côte-d'Ivoire (dont la capitale est Abidjan), dans la partie centrale du pays. Il s'agit de la langue de l'ethnie baoulé.
On peut difficilement évaluer le nombre de ses locuteurs étant donné qu'une soixantaine de langue est parlée en Côte-d'Ivoire (certaines sources parlent d'un million de locuteurs, d'autres de 2,5 millions). D'ailleurs, parmi toutes ces langues, certaines sont suffisamment proches du baoulé pour permettre l'intercompréhension.
L'albanais est une langue thrace qui descend de l'illyrien, qui constitue à elle seule un groupe indépendant au sein de la famille des langues indo-européennes. C'est une langue parlée par six millions de personnes, dont trois millions et demi en Albanie (dont la capitale est Tirana). Les autres locuteurs sont installés au Kosovo, en Macédoine, au Monténégro et dans le nord-ouest de la Grèce.
[...] Est-ce le tableau proposé par Lehmann qui n'est pas pertinent? Ou bien la langue baoulé s'impose-t-elle comme une langue à part dans le lot des langues à système SVO? On peut préciser que les deux langues traitées ne sont pas incompréhensibles, bien que leur description soit incomplète, pas assez explicite. Nous avons donc trouvé plusieurs points communs entre l'albanais et le baoulé, bien qu'elles appartiennent à des familles de langues différentes et qu'elles soient parlées sur des continents différents. Peut-on donc émettre l'hypothèse d'une origine commune ? [...]
[...] Le baoulé, contrairement à l'albanais, est une langue à tons. Mais la grande sensibilité du système tonal de cette langue conduit à une utilisation de moins en moins fréquente des tons à des fins distinctives, surtout à un niveau grammatical. En ce qui concerne l'accord, il y a accord entre le sujet et le verbe, et entre le nom et l'adjectif en albanais, contrairement au baoulé où il n'existe pas de marques d'accord. Nous avons pu justifier, d'après nos recherches et le tableau de Lehmann, que VO entraîne Prép. [...]
[...] Remarques : Plusieurs problèmes se sont posés dans notre étude. En ce qui concerne l'albanais, il faut reconnaître que le nombre d'exemples était limité, ce qui a posé problème, en premier lieu, pour la compréhension du fonctionnement de la langue et pour la rédaction de ce dossier. De plus, certains sujets ne sont pas traités dans le manuel (comme la proposition relative et la négation). Pour trouver à quel système appartient la langue albanaise, la tâche fut très difficile étant donné le manque conséquent de phrases à verbes intransitifs. [...]
[...] On retrouve également des classes d'adjectifs dans ces deux langues, ce qui est un universal non-absolu, tout comme le fait d'y retrouver des noms propres. La langue albanaise présente dans sa structure nominale un trait indo- européen, à savoir un système à trois genres : masculin, féminin et neutre (lequel, du reste, a évolué vers un système à deux genres avec abandon progressif du neutre -mais pas pour l'adjectif neutre). Le système de déclinaison est une autre caractéristique indo-européenne. Il y a toutefois de profondes modifications en albanais. [...]
[...] Ou bien les universaux absolus sont-ils indépendants d'une logique humaine ? Y a-t-il quelque chose de cognitivement non prédictible, intégré à l'esprit humain, qui engendrerait ce type d'universaux ? Ceci pourrait expliquer les points communs trouvés via le relevé des données conduisant à la description de ces langues éloignées d'un point de vue linguistique (deux familles) et géographique (deux continents). Tableau récapitulatif : Oui : fonctionne ; existe Non : ne fonctionne pas ; n'existe pas Sujet(s) non traité(s) : thèmes non abordés dans les ouvrages Bibliographie Parlons albanais Editions de l'Harmattan Auteurs : Chr.Cut, A.Brunet-Gut, R. [...]
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