Les relations entre les écrits hébreux et la langue orale sont très compliquées. Un long cheminement a permis de faciliter les relations graphie/phonie de la langue hébraïque.
Quelle est l'histoire de cette langue ? En quoi est-elle très spécifique du point de vue sémantique ? Comment s'est instaurée une lente progression vers un système d'écriture permettant une vocalisation sans ambiguïté ?
[...] En effet, l'hébreu s'écrit en laissant volontairement des blancs entre ses lettres. Ces blancs sont des régions nécessaires à la racine pour lui donner sens. Les anciens Hébreux appelaient cette région l'âme des lettres, leur pneuma Or, une même racine n'intègre pas toujours les mêmes voyelles dans cet espace, ce qui donne lieu à un noyau sémique malléable. Illustrons ce foisonnement de sens à partir de la racine : ד ב ר B DaBaR chose, événement, parole DiBBeR mission, prophétie, force d'expression DaBBaR chef, maître, directeur DoBeR parc, pâturage DeBeR peste, mortalité DeBiR Saint des Saints DiBBouR parole, expression DaBouR organisé, ordonné (in L'univers hébraïque : du monde païen à l'humanisme biblique, Armand Abécassis) Ainsi, nous percevons mieux l'importance d'une lecture guidée permettant au lecteur une restriction quant aux sens qui s'offrent à lui. [...]
[...] La dernière voyelle en hébreu est ce qu'on appelle une voyelle mixte, constitué de deux autres voyelles (chéva-qamats). Nous donnerons tous les exemples avec la lettre ב (Beth) (holam) se lit bo (chourouq) se lit bou (hiriq) se lit bi (chéva) se lit be (tséré) se lit bé D Rôle primordial des points voyelles Revenons en détail sur le rôle et l'importance des points voyelles dans de nombreux domaines. Nous avons déjà évoqué la place capitale de ces points pour une lecture des textes bibliques. [...]
[...] On les rencontre dans les livres pour enfants ou les journaux pour débutants ou encore dans les livres de préparation à la lecture du texte liturgique. En fait, à l'origine, les voyelles étaient totalement absentes, l'écriture hébraïque ne notait que les consonnes et c'est le lecteur qui, par connaissance et reconnaissance des mots et des expressions, ajoutait la vocalisation. Encore aujourd'hui dans l'hébreu moderne, le lecteur des textes hébraïques doit déjà connaître la langue pour la lire. Cette lecture est plutôt une reconnaissance d'un texte constitué de mots et d'expressions déjà connus. Nous pouvons imaginer le même processus grâce à une phrase de I.J. [...]
[...] Sont donc utilisées comme matres lectionis : - les deux consonnes naturellement semi vocaliques : le " י " et le " ו le " י " indiquant une voyelle type ou et le " ו " une voyelle type ou - les deux graphèmes que sont le " ה " et le " א " : le " ה " (toujours en fin de mot) indiquant une voyelle longue tandis que le " א " indique un (ou un C - Les points voyelles Il existe 10 voyelles en hébreu. Elles sont formées par des points, à l'exception de trois cas ou la ligne intervient. Trois voyelles sont constituées d'un seul point, deux de deux point, deux autres de trois points. [...]
[...] Nous pouvons également notifier l'importance des points voyelles dans les textes juridique. En effet, il en va de la même façon pour le foisonnement de sens possibles en cas de présence exclusive des consonnes. L'hébreu est une langue sémitique très spécifique dans laquelle les consonnes prennent une importance toute particulière dans la mesure où elles accueillent en leur sein des espaces permettant le déploiement de sens grâce à l'adjonction de voyelles vocalisatrices. Durant de longs siècles, ces voyelles n'apparaissaient qu'uniquement lors de la vocalisation des textes. [...]
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