Deux problématiques vont être envisagées. La première concerne le jargon du cyberlangage lui-même. Doit-on le considérer comme étant marginal ou comme un langage à part entière? Ses caractéristiques sont-elles propres à édifier une langue telle que nous l'entendons?
La seconde réfère au contexte du cyberlangage. Peut-on parler d'un cyberlangage dans un cyberespace pour une cyberdémocratie? Cette seconde question sera abordée notamment par une réflexion sur les forums de discussion...
[...] Il désire simplement la vivre autrement, non plus à travers des rites institutionnalisés mais à travers ses propres choix de vie et le cyberespace semble être l'endroit idéal pour y arriver car il permet de dialoguer par écran interposé et “sans subir autrui”. En effet, les internautes s'approprient le cyberespace qu'ils découpent en centres d'intérêt. Les concepts de nationalité et de conscience universelle sont battues en brèches. Ce qui compte, c'est la satisfaction individuelle, que l'individu se trouve une place dans le cyberespace. Les forums de discussion témoignent de ce découpage. Ils couvrent tout le cyberespace qu'ils organisent en pôles que chaque cybernaute pourra rejoindre selon ses affinités. [...]
[...] Le cyberlangage n'est donc ni un langage opératoire, ni un répertoire de données formalisables. D'ailleurs, selon Shannon, le sens donné par l'homme aux informations est primordial. En soi, le signe machiné n'a pas de sens. Bien sûr toute communication cyberlangagière a pour canal indispensable la machine mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un vocabulaire créé par l'homme et pour l'homme. L'usage des smileys en est une preuve. Ceux-ci ont pour fonction de faire passer des émotions à travers une machine qui elle n'a pas ses facultés. [...]
[...] La nétiquette légitime le cyberlangage en tant que langue fonctionnant selon une logique déterminée. Argumentation: La netiquette préside à tous les échanges électroniques. En édictant des règles liées au contenu, à la politesse, au droit et aux contraintes techniques, elle encadre de manière exhaustive les échanges verbaux sur le Net et les normalise en cinq pages alors que les langages humains ont mis des siècles avant d'édicter ces mêmes règles qui sont de surcroît beaucoup plus complexes Les points de vue des auteurs sur le contexte du cyberlangage P.Levy, L'intelligence collective, vers une anthropologie du cyberspace, Paris, la Découverte pp 71-73 Affirmation: Le cyberespace crée nouvelle démocratie qui pourrait prendre la forme d'un grand jeu collectif dans lequel gagneraient (toujours à titre provisoire) les plus coopératifs ( . [...]
[...] Argumentation: selon, Philippe Hert, il ne faut pas interpréter cette forme de langage comme un appauvrissement mais plutôt comme une preuve que l'individu s'adapte au milieu dans lequel il évolue, un milieu où tout évolue rapidement et où il faut pouvoir se faire comprendre en créant des règles spécifiques au milieu cyber. M. Marcoccia, La normalisation des comportements communicatifs sur Internet: Etude sociopragmatique de la netiquette, in Communication, société et Internet, éd. L'Harmattan, Paris pp. 15-33 Affirmation: La nétiquette regroupe ces règles dont nous venons de parler. Elle est une des caractéristiques fondamentales du cyberlangage et serait au cyberlangage ce que la grammaire est aux langages courants. [...]
[...] Contrairement à ce que je croyais, il n'y a pas un jargon universel. Le jargon anglophone est différent du jargon francophone lui-même différent du jargon québécois. Ces sites donnent les expressions, les abréviations et les smileys utilisés par les surfeurs initiés. Les smileys sont des sortes d'hiéroglyphes modernes utilisés pour pallier à l'absence de contacts visuels entre internautes. En penchant la tête vers la gauche, on peut saisir l'état affectif dans laquelle se trouve la personne qui les utilise. Par exemple, le symbole signifie me moque de vous” et le symbole signifie suis content”. [...]
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