Ce document est une dissertation de philosophie sur le bonheur : désir, morale et plaisir.
[...] Il sera donc contraint d'exprimer ses désirs aux moyens des usages autorisés comme la poésie, la musique ou la religion (« Tu es belle au mortel comme un rêve de pierre »). Par conséquent, loin d'être le paradis, la recherche effrénée des plaisirs équivaut à une lutte à mort entre les individus, où l'homme devient comme un loup pour l'homme. Ainsi, l'homme ne peut rester à l'état naturel, car il n'y trouve pas son bonheur, c'est-à-dire l'accumulation des plaisirs, mais il ne trouve pas non plus son bonheur dans la civilisation, car celle-ci réclame de lui le sacrifice de ses pulsions. [...]
[...] Le bien et le mal sont l'expression du désir sous la loi. Ainsi, celui qui juge ses désirs au moyen de la Loi les condamne ou les autorise ; et il finit toujours par mépriser la vie en lui car la vie c'est le désir en nous. Bref, l'action de la Loi sur les forts consiste à les faire devenir faibles en eux-mêmes, consiste à les faire se mépriser eux-mêmes en sorte d'obtenir une égalisation par le bas. Ceci signifie qu'on ne naît pas fort ou faible, mais qu'on le devient. [...]
[...] Puis il dira Non à tout ce qui fait obstacle à la vie : Non à la peine, à la douleur, au renoncement, à la frustration, au désagréable. La ligne droite sera précisément le chemin qui conduit directement vers les moyens de réaliser l'affirmation : c'est l'énergie, la tension, la force, la volonté, bref le contentement et la santé du corps.6 On peut donc dire que le cyrénaïque opère une authentique transvaluation des valeurs puisqu'il n'est sensible à aucun impératif moral, social ou religieux, il ne se soumet qu'à sa propre loi, il est à lui-même sa propre loi. [...]
[...] §3) Bonheur et puissance d'exister (Spinoza). Il nous semble que la réponse d'Aristote à cette objection est intenable, puisque ce que nous cherchons en arrachant l'homme à sa condition strictement animale, c'est un bonheur qui lui soit propre, non point un genre de vie divin. Du reste, ce genre de vie nous paraît impossible, ou tout au moins précaire, pour une raison simple : le bonheur est une activité que le genre de vie le plus haut, le plus élevé, suppose constante et continue. [...]
[...] J'acquiers alors un savoir concret et existentiel sur le monde qui augmente ma puissance et qui me fait accéder à la joie d'exister. Pour être heureux je dois donc développer ma raison, et vivre sous la conduite de la raison. Grâce à la raison je ne suis plus le jouet du monde extérieur, mais j'apprends à me composer avec lui, c'est-à-dire à établir avec le monde des rapports qui me sont favorables ; je deviens donc actif en déployant ma puissance propre. [...]
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