Dans le contexte actuel des discussions sur les formes en –ant, il apparait que les chercheurs en linguistique en général, et les grammairiens en particulier, ne s'accordent pas sur l'acception à leur donner. Les formes en –ant en question sont : l'adjectif verbal, le participe présent et le gérondif .
S'il y a un fait marquant et rassembleur entre ces trois notions, c'est effectivement le trait constitutif et récurrent de leur morphologie finale qui reste identique : le -ant ne change pas. A priori, on pourrait penser que cette caractéristique fondamentale va de soi. Que non ! Et c'est ici que les points de vue vont diverger. Nous laisserons de côté le cas de l'adjectif verbal pour nous concentrer sur les deux autres formes en –ant.
La problématique centrale est donc de réfléchir sur le distinguo entre ces deux formes. Leur uniformité n'est qu'apparente. Nous intéressant au cas particulier du participe présent et du gérondif, le désaccord est profond entre grammairiens sur le statut à leur accorder. S'il y en a (Franckel, Wilmet, Kindt…) qui optent pour un participe présent pouvant, dans certains contextes, accepter la préposition en en avant (d'où la fameuse thèse bi-morphématique relevée par Kleiber (2007 :7)), il y en a, en face (Halmøy, Gettrup) qui pensent que le en introduisant la forme en –ant est bien ce qu'il importe d'appeler le gérondif et non un aspect particulier du participe présent (c'est la thèse mono-morphématique dont parle Kléber (2007 :6)).
Dans notre travail, que nous voulons explorateur des discussions sur le gérondif et le participe présent, nous insisterons sur les fonctions que ces deux notions jouent dans le grand champ novateur que Gettrup a élaboré. Cela nous permettra de mieux scruter leurs fonctionnements différentiels afin d'aboutir à la délimitation des valeurs rhématique et thématique attribuables à chacune d'elles. Pour y parvenir, recentrons d'abord l'enjeu qui jaillit de ce débat sur le participe présent et le gérondif afin de mieux comprendre la problématique abordée par Gettrup dans son article de 1977 "Le gérondif, le participe présent et la notion de repère temporelle " et celle qui ressort de ce que nous pouvons appeler, les continuateurs de la pensée de cet auteur.
[...] Par exemple : Luc annonça la fin de la pause en écarquillant les yeux. Dans ce cas de G épithète d'un verbe de déclaration, on constate qu'il a une fonction rhématique. Halmøy ne s'est pas arrêté à cet examen des fonctions du G. Elle a aussi abordé celles du Ppr pour ressortir leurs comportements différentiels en contexte Le participe présent Halmøy (2008 estime que le Ppr peut avoir 7 fonctions ; même si elle insiste sur 5 cardinales Lorsque le Ppr est prédicat d'une construction absolue Situé en position frontale, le Ppr, en construction absolue, peut avoir une fonction rhématique. [...]
[...] Toutefois, s'il existe des substitutions possibles entre les deux formes, une nuance sémantique s'opère toujours. L'exemple de Montaigne (2008 éclaire ce volet de la question : On dirait que Montaigne, préparant le long voyage qui devait le conduire en Italie, avait dû inopinément avancer son départ. Ici, le passage du Ppr (marquant la cause) au G (marquant la concession-se préparant) est possible ; mais la variation sémantique est perceptible. Pour (ne pas) conclure sur la question, Halmøy estime qu'un fait est essentiel : le G existe ; et cette existence doit permettre d'établir le distinguo avec le Ppr. [...]
[...] De toutes les façons, la notion d'acquis qu'initie Gettrup, à ce niveau, postule que l'on puisse la considérer dans le cadre de faits extra- linguistiques afin d'avoir à les interpréter. Par ailleurs, Gettrup ajoute que le fait introduit par le G puisse être prévisible. Par cette prévisibilité, la valeur d'information du gérondif lui impose une interprétation de RT. Le Ppr n'est pas un RT Pour aborder cette question, Gettrup considère que le Ppr est différent des autres indications de temps et que cela relativise, à suffisance, toute possibilité, pour lui, d'avoir un sens de RT. [...]
[...] Analyse diachronique des notions de "connu" et de "non-connu" d'Harald Gettrup (1977) - le cas spécifique des formes en : participe présent et gérondif Introduction Dans le contexte actuel des discussions sur les formes en il apparait que les chercheurs en linguistique en général, et les grammairiens en particulier, ne s'accordent pas sur l'acception à leur donner. Les formes en en question sont : l'adjectif verbal, le participe présent[1][1] et le gérondif[2][2]. S'il y a un fait marquant et rassembleur entre ces trois notions, c'est effectivement le trait constitutif et récurrent de leur morphologie finale qui reste identique : le -ant ne change pas. [...]
[...] - Kleiber, Georges (2008), Le gérondif : de la phrase au texte in Discours, diachronie, stylistique du français. Etudes en hommage à Bernard Combettes, O. Bertrand, S. Prévost, M. Charolles, J. François, C. Schnedecker (éds), Peter Lang, p.107-123. - Riegel, Martin et alii (1994), 4e édition 2004, Grammaire méthodique du français, Paris, P.U.F. - Togeby, Knud (1965), Grammaire française. Références du corpus - Le Point N°1931 du 17/9/09, rubrique sport - Bakhtine, Mikhaïl (1970), La Poétique de Dostoïevski, Paris, Seuil. [...]
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