Il est difficile d'appréhender la syntaxe et la linguistique arabe en fonction des catégories de notre grammaire indo-européenne, largement informée par la logique grecque et notamment Aristote. En effet, lorsque nous parlons de thème (« sujet ») et de rhème (« prédicat »), nous avons tendance à assigner à ces deux catégories, d'ores et déjà, des natures spécifiques, car en français, on ne peut avoir pour sujet que des groupes nominaux, et comme prédicat que des verbes, qu'il s'agisse de verbes d'état ou de verbes d'action.
[...] Scientifisation et expertisation A partir du siècle, le terme العربne concerne plus les Arabes, non plus même que les Bédouins contemporains, mais un groupe mythique placé dans le passé. Si, au siècle, les grammairiens prétendent donc encore faire appel à des Bédouins pour illustrer et garantir l'authenticité de leur propos, au siècle, les gardiens de la langue sont devenus les grammairiens eux-mêmes et non les Bédouins contemporains. A partir de cette œuvre de rationalisation de la langue par les savants, qui créent de toutes pièces une koinè à partir des divers usages de diverses tribus (en fonction d'un critère de cohérence artificiel, car il ne correspond à aucun parler réel d'une tribu particulière mais plutôt à un patchwork de parlers différents), la langue classique entre en évolution freinée car désormais la canonisation opérée par les savants entre en permanence en conflit avec les innovations et les déformations que peuvent produire les locuteurs au fur et à mesure de la vie de la langue. [...]
[...] Les diphtongues : réduction ou maintien ? En arabe, il existe deux types de diphtongue, en ou en [aw]. Le maintien des diphtongues existe un peu partout selon la diphtongue et le mot ; en dialecte libanais urbain par exemple, elle est réduite si le mot est isolé, maintenue s'il est affixé : zêt / zayt-ak. En revanche, quand la diphtongue est réduite, elle subit le plus souvent une réduction partielle en Orient (ay > ê ; aw > ô) et une réduction totale au Maghreb (ay > î ; aw > û). [...]
[...] فل commence par une phrase nominale, y compris introduite par . إن : فأنت سعيد Les prépositions ()حروف الجر الجمل للزجاجيXV° siècle) باب حروف الخفض إعل م أن الخفض ل يكون إل بالضافة وهو خا ص للسماء والذي يكون به الخفض ةثلةثة أشياء حروف وظروف وأسماء ]أي وما ومن إلخ[ ليست بحروف ول ظروف. فالحروف من وإلى وعن وعلى وفي ورب وحاشا وخل ومنذ والاباء )بـ( والكاف )كـ( والل م )لـ( الزوائد والواو بمعنى رب وحتى فأما عن وعلى فقد يكونان اس مين وذلك أنهما قد تدخل عليهما حروف الخفض كما قال القطامي : En effet on peut dire : انتقل من على الطاولة إلىet donc faire entrer cette préposition dans une relation d'annexion avec une autre préposition وأما الظروف فنحو خلف وقُدا م ووراء ووسط وبين وأسفل وأعلى وحذاء وتلقاء وعند ومع وما أشابه ذلك من الظروف وهي كثيرة وفيما ذكرنا دليل على ما بقى. [...]
[...] C'est là un sujet qui demande un excès de réflexion, bien que la plupart des partisans de la raison humaine pensent qu'elle ne saurait être qu'institution et accord collectif, et non inspiration divine. Abû cAlî al-Fârisi, mon maître, que Dieu ait son âme, me dit : [en fait], la langue ne saurait être que de Dieu et il argumenta par Sa parole, qu'il soit exalté : j'ai enseigné tous les noms à Adam mais cela ne résume pas le sujet de la controverse, étant donné qu'il peut également être compris comme Dieu a donné capacité à Adam de s'accorder avec son interlocuteur à leur propos [les noms] [ ] Si cela [cette interprétation] est possible et non condamnable, alors la possibilité de s'appuyer sur lui [ce verset] s'écroule. [...]
[...] 395/1004) introduit son ouvrage Al-Ṣiḥâḥ par les mots j'ai déposé en ce livre ce qui est sain dans la langue arabe que Dieu a honorée en la révélant .)هذه للغة التي شرفها الله منزلتهاIl est l'un des premiers à prendre ainsi position, donnant un écho linguistique au débat sur la nature révélée ou non du Coran. L'école muctazilite est probablement celle qui a influencé la position inverse. Mais il faut attendre l'époque d'al-Suyûṭî pour que des réflexions élaborées sur l'origine du langage naissent. Cette absence d'intérêt primitive pour la diachronie en linguistique est éliminée par la rencontre avec la philosophie grecque où elle prend la forme (Platon, Kratyle) d'une controverse sur l'origine des mots (arbitraires ou nés suite de l'adéquation avec le signifié). [...]
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