Notions historiques, notions théoriques, didactique, acquisition du langage, seconde langue
L'interaction langagière constitue un contexte communicatif essentiel pour le développement de la langue maternelle. L'hypothèse est en particulier que l'"acte de parole" (Austin, 1962, Searle, 1969) serait l'unité linguistique primaire qui fonderait l'ensemble des acquisitions linguistiques. On suppose alors que les intentions pragmatiques des enfants sont progressivement grammaticalisées pour devenir ultérieurement des structures syntaxiques et sémantiques bien formées. Halliday (1975) pense même que les fonctions pour lesquelles le langage est utilisé détermineraient la structure de ce qui est acquis au plan linguistique.
Bruner, en 1975, a proposé un cadre théorique qui analyse la source de l'acquisition du langage comme se trouvant dans les communications pré-verbales. Pour lui, le langage est un outil que l'on utilise pour prolonger ses capacités cognitives,.et qui est intégré à toute l'action humaine.
Le langage s'ajuste aussi à la structure de l'action enfant-adulte. L'enfant distingue très tôt l'animé de l'inanimé, l'humain du non humain, et très tôt aussi comprend ce qu'interagir avec autrui implique. Bruner explique que des catégories linguistiques telles que celles définies par la grammaire des cas (agent, patient, bénéficiaire, objet, action, etc.) sont probablement des catégories universelles, qui proviennent de caractéristiques générales de l'action humaine.
[...] Quelques notions historiques et théoriques à connaître 1. Développement cognitif et acquisition du langage Skinner et le behaviourisme Très sommairement, il s'agit de la théorie du conditionnement sur laquelle nous reviendrons plus longuement car elle a plus ou moins inspiré un grand courant audio-oral dans l'enseignement des langues 2. Selon Skinner (1957), l'enfant acquiert le langage par imitation de l'adulte, en se servant des stimuli et des renforcements proposés par l'adulte. Il produit alors des énoncés adéquats dans un certain contexte situationnel. [...]
[...] Connaître une règle c'est être capable de s'en servir de façon automatique et non de l'énoncer. On se limite à l'oral, à l'imitation, à la répétition, à la manipulation de structures afin de les mémoriser et de les automatiser par un entraînement intensif. On en arrive au "sur-apprentissage" ("overlearning"). Il s'agit de découper la matière à enseigner en très petites étapes, chacune pouvant apporter une information nouvelle, et surtout conduisant l'élève à donner une réponse, par exemple sous forme d'un trou à remplir dans la phrase. [...]
[...] Le bon élève sera alors celui qui devinera ce qu'attend son enseignant. Fabriquer des exercices pour faire pratiquer le passage de she reads à she's reading n'a pas grand intérêt en soi. Pas d'intérêt non plus à faire pratiquer she wrote par opposition à she's written, mais she's left par rapport à she's away, est déjà certainement plus formateur, une fois certes que la morphologie est apprise et automatisée . On fait encore souvent pratiquer : He goes to school everyday par opposition à He's going to school now. [...]
[...] les définitions données en début d'ouvrage). En effet, comment peut-on espérer sortir de l'empirisme en matière d'enseignement si l'on ne sait pas, au moins partiellement, comment s'acquiert une langue, afin de tenter de délimiter l'impact d'un type d'enseignement sur le processus, afin aussi bien sûr de choisir le type de méthodologie d'enseignement le plus susceptible de "marcher" dans un contexte donné ? Il est vrai qu'"en attendant" d'en savoir plus, il faut néanmoins enseigner. Mais on sait déjà quelques petites choses, dont il faut tenir compte, tant sur les processus cognitifs à l'œuvre en apprentissage, que sur les systèmes linguistiques source et cible, que sur l'économie des systèmes interlinguistiques et sur l'activité interlangagière. [...]
[...] On parle de besoins langagiers (et non plus seulement linguistiques) d'un public donné. Il est vrai que les besoins des apprenants, adultes surtout au départ, se sont vite déterminés en termes d'utilisation "pratique" de la langue étrangère à différentes fins : besoin de pouvoir lire des textes scientifiques, besoin de pouvoir se "débrouiller" à l'étranger ou en France avec des étrangers pour son travail, etc. Il fallait s'adapter aux besoins langagiers de ces publics différents, et on en est arrivé à définir un enseignement fonctionnel des langues. [...]
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