La conjugaison des verbes en -ir à suffixe -iss : en latin, le suffixe inchoatif -sk exprimait le commencement de l'action ou l'entrée dans un état : amare = aimer, amascere= commencer à aimer… En latin tardif, cette terminaison inchoative s'est développée et c'est le type en -iscere qui s'est généralisé en français à partir des verbes ayant appartenus à l'origine à la quatrième conjugaison. En même temps que la conjugaison inchoative s'est développée, son sens s'est affaibli et l'élément -iss a perdu toute valeur réellement inchoative. Cette conjugaison a attiré nombre de verbes en -ire et elle s'est étendue à des verbes d'origine germanique en -jan.
Au cours de l'histoire du français, cette conjugaison a absorbé quantité de verbes en -ir qui n'avaient pas comporté d'élément -sk en latin et qui se conjuguaient comme dormir ou tenir. En moyen français, la limite entre les verbes comportant l'élément -iss et les autres verbes en -ir était flottante. Enfin, cette conjugaison a recueilli tous les verbes de création française en -ir formés à partir d'adjectifs ou de substantifs : grandir, blanchir, feuillir…
[...] On peut considérer que vers le milieu du 14e e ne se faisait plus entendre dans le français central. Toutefois, Ronsard, dans son Art poétique conseille de ne pas rejeter les formes avec e à cause de leur utilité dans la mesure du vers. Cette opposition que l'on constate entre le traitement de e à la P3 d'une part, et dans -oies, -oient de l'autre s'explique sans doute par la qualité des consonnes qui suivaient immédiatement l'e. L'e s'est maintenu plus longtemps lorsqu'il était à la finale absolue (chanteie) et qu'il était suivi d'une consonne sourde (chanteies) ou sonore (chanteient). [...]
[...] Il est formé en français par la combinaison de l'infinitif latin avec les formes réduites de l'imparfait de habere. Le radical est faible, et les désinences accentuées. *cantarea > chantereie/oie, *cantareas > chantereies/oies, *cantareat > chantereit/oit, *cantareamus > chanterïens/ions, *cantareatis > chanterïez, *cantareant > chantereient/oient. Le développement des désinences du conditionnel est le même que celui des désinences de l'imparfait de l'indicatif. Pour l'explication de radical et de la voyelle qui le suit, se reporter à l'exposé sur la formation du futur. [...]
[...] Cela explique que l'emploi de la forme er, ier déjà rare au 12e siècle, ait disparu au 14e siècle. Plus courantes sont en AF les formes issues de la périphrase *essere habeo> esseraio>serai, avec réduction par aphérèse (chute de es de esseraio) probablement due, selon P. Fouché, à une réfection sur sum. Serai, seras, sera, serons, serez (seroiz), seront. On rencontre aussi, bien que rarement, les formes : estrai/ esterai, estras/ esteras, estra/ estera, estrons/ esterons qui proviennent d'une réfection sur l'infinitif estre. [...]
[...] L'amuïssement de w peut être commencé dès le 14e siècle dans l'Ouest, ne s'est étendu à la région parisienne qu'au 16e siècle. Au 17e Vaugelas préfère la prononciation e : A mon gré, c'est une des beautez de nostre langue de l'ouïr parler, que la prononciation d'ai pour oi (Remarques sur la langue française). Voltaire propose d'écrire ai. L'Académie a finalement admis cette orthographe en 1835 (chantais III. L'imparfait du verbe estre Le verbe estre a des formes d'imparfait héréditaires. Eram, eras, erat, eramus, eratis, erant DONNE : Iere, ieres, iere/iert, erïens/erïons, erïez, ierent. [...]
[...] présent est souvent en -ge. On suppose q les formes en -ge sont développées par analogie à partir de verbes tels que sorgefaz, facis>fais, facit>fait, facimus>faimes (faisons par analogie), facitis>faites, faciunt>*facunt>font. Les consonnes liquides : Valeo>vail final) Vales > vaus vocalisé devant consonne) Valemus>valons maintenu devant voyelle) Alternance vocalique (apophonie) Ces alternances sont dues au fait que les P4 et P5 étaient accentuées sur la désinence (formes faibles) alors que les autres personnes étaient accentuées sur le radical (formes fortes). [...]
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