Métonymie, raccourci de la pensée, métaphore, surprise, figure réaliste, procédé du discours, symbolisation, tonalité comique
Souvent analysée avec la métaphore parce que les deux figures opèrent un déplacement de sens dans l'imaginaire grâce à la substitution d'un mot pour un autre, la métonymie ne procède pas sur le même terrain lexical. La métaphore -si elle est vive- invente un rapport nouveau entre deux référents étrangers l'un à l'autre sur le plan de la réalité, pour les besoins immédiats de l'énonciation, par exemple : "Ton esprit n'est pas un gouffre moins amer" (Baudelaire).
[...] Retenons pour conclure comment les linguistes Le Guern et Morier, du groupe MU de l'Université de Liège, ont efficacement redéfini la métonymie : elle opère selon le principe d'un glissement vers un nœud de l'arbre sémique à un niveau différent de celui du terme propre (à un niveau plus général ou plus particulier). L'épée sera dite l'arme, le chat deviendra l'animal ou la boule de fourrure. Bibliographie Grammaire méthodique du Français, de Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat et René Rioul Gradus, les procédés littéraires, de Bernard Dupriez Les procédés du discours, pratique de la rhétorique, de Marc Boutet de Monvel Dictionnaire encyclopédique de psychologie, sous la direction de Norbert Sillamy Dictionnaire Historique de la langue française d'Alain Rey, ed. [...]
[...] La métonymie, un raccourci réaliste de la pensée Souvent analysée avec la métaphore parce que les deux figures opèrent un déplacement de sens dans l'imaginaire grâce à la substitution d'un mot pour un autre, la métonymie ne procède pas sur le même terrain lexical. La métaphore – si elle est vive - invente un rapport nouveau entre deux référents étrangers l'un à l'autre sur le plan de la réalité, pour les besoins immédiats de l'énonciation, par exemple : « Ton esprit n'est pas un gouffre moins amer » (Baudelaire). [...]
[...] – Oui, continuaient-elles, je connais un vieux professeur de Chapeau- chinois, passé maître en son art, et je sais qu'il existe encore Ce ne fut qu'un cri. Les cymbales apparurent comme un sauveur Le chef d'orchestre embrassa son jeune séïde (car les cymbales étaient jeunes encore). Les trombones attendris l'encourageaient de leurs sourires ; une contrebasse lui détacha un coup d'oeil envieux ; la caisse se frottait les mains : – “Il ira loin ” grommelait-elle. – Bref, en cet instant rapide, les cymbales connurent la gloire. » (Contes cruels) La métonymie - usée - de l'instrument pour l'instrumentiste est ici magistralement renouvelée : elle ne se contente pas de l'apparition soudaine et comme accidentelle qui est d'usage, elle est au contraire d'abord mise en scène dans un énoncé initial bouffon qui tourne immédiatement à l'absurde grammatical « Moi, les cymbales », car – ils ont beau être musiciens - le référent et sa métonymie en position détachée ne s'accordent pas. [...]
[...] Les effets comiques du raccourci Par son style bref, allusif, la métonymie n'est pas sans rapport avec la caricature et recèle à l'occasion une tonalité comique. Dans le conte « Le Secret de l'ancienne musique », Villiers de L'Isle-Adam charge la métonymie (soulignée dans l'extrait) de jeter encore plus de confusion dans la scène : un chef d'orchestre en répétition désespère de trouver l'instrumentiste rare qu'il lui faut. « Tout à coup, une voix articula ces paroles inespérées : “Permettez, je crois que j'en connais un.” Toutes les têtes se retournèrent ; le chef d'orchestre se dressa d'un bond : “Qui a parlé ?” – “Moi, les cymbales”, répondit la voix. [...]
[...] Figure populaire, car figure réaliste A. Un rapport de contiguïté réaliste et incontestable La métonymie est un procédé courant du discours, car son pouvoir évocateur est suggestif : elle fait surgir de la réalité du référent une seule partie, mais judicieusement choisit, particulièrement chargée de sens. Il n'est pas indifférent, par exemple, de rendre encore plus anonyme le joueur de violon parmi l'orchestre en le désignant comme le second violon, ou d'ajouter une petite note fanfaronne en désignant une voiture comme une Renault (échanger le nom commun par le nom propre est une métonymie particulière appelée antonomase). [...]
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