Une métaphore est quelque chose qui nous parle d'autre chose qu'elle : un cadeau, une parabole, un geste, une photo, un symbole, un mot, nous disent tant et plus. En réalité : tout est métaphore de tout. "Une histoire est une métaphore de la vie" (Robert Mc Kee), ce qui est aussi une métaphore évoquant une métaphore. L'homme le sait depuis la nuit des temps, et utilise la métaphore dans ses rites, ses fêtes, ses rêves, dans l'art et la thérapie...
Nous sommes sans cesse entourés de métaphores : un bouquet de fleurs, par exemple, est une métaphore, la métaphore des sentiments qu'un homme éprouve pour une femme. Chaque mot est la métaphore des pensées que l'on veut ainsi faire connaître à l'autre. Jusqu'à nos maladies mêmes qui peuvent être les métaphores de situations conflictuelles et vécues émotionnellement. Un sourire, un clignement d'œil, une embrassade, une parole sont autant de métaphores.
[...] Lorsque nous lisons le mot "Papillon", que se passe-t-il immédiatement en nous ? . Avons-nous des images ? . Lesquelles ? . Des émotions ? . Lesquelles ? [...]
[...] De Vinsauf (2002) : "La métaphore est une brebis qui broute dans le pré du voisin". Pour conclure, je terminerais cet épisode de citations, par deux dernières, une première formulée dans de forts jolis termes selon moi, une seconde qui résume bien l'infinie diversité dans l'usage de la métaphore, qui la rend à la fois riche de sens et aussi difficile à illustrer d'exemples tout faits. - "La métaphore, et les représentations sémantiques individuelles qu'elle exploite, constituent un monde sans limites, un inépuisable univers de complexité, et de beauté" (Le Ny, Franquart-Declercq, 2001). [...]
[...] Si nous lisons plutôt le mot "Araignée", se passera-t-il la même chose en nous ? Maintenant lisons le mot : "Maman" . que se passe-t-il en nous, très exactement, en ce moment ? Voyons-nous quelque chose ? Entendons-nous sa voix ? . Percevons-nous son odeur ? . Quelles sont nos pensées ? [...]
[...] Des expressions métaphoriques entrent presque quotidiennement dans le langage courant ; c'est le cas notamment des trois expressions en italique ci-dessus. Dans le même sens, si je dis : "Marie et Pierre se sont engueulés durant cette soirée, le toréador a tellement agité une cape rouge devant ses yeux, que le taureau est entré dans une excitation folle, fulminant de rage". Le contexte est bien, sûr le même entre Marie et Pierre, durant cette soirée, ce qui change dans cette présentation de l'événement c'est que les termes concrets sont remplacés, dans le cadre d'une comparaison implicite, par une image abstraite. [...]
[...] La métaphore a presque autant de définitions d'auteurs qu'elle n'a de sens cachés. Cela pour signifier qu'il y a pléthore en matière de définition de la métaphore, car on imagine bien qu'il y a bien plus de champs des possibles en terme de construction métaphorique que de définitions de ce que signifie une métaphore. Pour reprendre Lacan, il y a bien plus de "signifiants" (métaphores) que de "signifiées" (définitions) Définitions La définition restrictive de la métaphore est "Dire l'abstrait avec un mot concret" (exemple : "il a balayé les arguments de l'adversaire"). [...]
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