Sciences humaines et arts, Fonction du mot que, locution conjonctive, marqueur exclamatif, adverbe, morphème, proposition subordonnée complétive, négation exceptive, complément de phrase, subordonnée concessive
Le morphème "que" permet d'introduire des propositions subordonnées complétives. Le morphème est alors une conjonction de subordination, marqueur de subordination lui-même dépourvu de sens, et ne remplissant aucune fonction à l'intérieur de la subordonnée. Ces propositions introduites par "que" sont dites complétives, parce qu'elles jouent la plupart du temps – mais pas toujours – le rôle de complément essentiel du verbe de la proposition principale, et plus particulièrement de complément d'objet.
[...] Tout processus de substitution se trouvant bloqué par l'usage de « ne . que », le morphème joue le rôle d'une négation exceptive, ou restrictive. Ainsi, « il n'en sera que ce que je voudrai » (l.1) peut se gloser par « il en sera seulement, uniquement, ce que je voudrai », « ce que je voudrai » étant posé comme inclus dans le champ créé par le discours, non[ce que je voudrais] en étant exclu. C'est sur le même modèle exactement que l'on peut analyser « je ne devrais plus vos soins qu'à votre générosité », l.10 « heureuse encore si je n'étais sacrifiée qu'à une rivale », l.11-12. [...]
[...] Pour finir, on insistera sur la très grande disparité de valeurs du morphème, qu'aucun rappel étymologique – en général satisfaisant de la part de latinistes – ne saurait suffire à expliquer. Et on marquera nettement la différence entre des fonctionnements hiérarchisants – à l'intérieur desquels il convient de distinguer ce qui relève de la complémentation essentielle, liée au verbe ; et de la complémentation facultative, liée au nom – et des éléments adverbiaux interne à une proposition. [...]
[...] Mais la subordonnée peut aussi bien être à l'indicatif, et la concordance des temps appelle, pour exprimer la simultanéité par rapport à l'action de la principale au présent, le tiroir verbal présent. C'est ce que l'on trouve avec la dernière occurrence, « croyez-vous que j'en sois exempte ? ». « que » relatif Le morphème dont il vient d'être parlé est à soigneusement distinguer de son homophone « que » pronom relatif. Celui-ci est en effet à la fois marqueur de subordination, et représentant à l'intérieur de la proposition qu'il introduit. Il a donc un sens, et occupe dans la proposition une fonction. [...]
[...] Le pronom relatif décumulatif « ce que » introduit donc ici une relative sans antécédent. « Il n'en sera que ce que je voudrai » l.2 « N'ont-elles pas eu des amants qui leur disaient ce que vous me dites ? » l.14-15. « que » dans une locution conjonctive La conjonction « que », dépourvue par elle-même de sens, peut former avec un adverbe (par exemple « loin ») une locution conjonctive (« loin que », l.8). Cette locution permet d'exprimer la valeur circonstancielle liée au sémantisme de l'adverbe, et d'introduire des propositions subordonnées circonstancielles. [...]
[...] Dans tous ces cas, la proposition qui suit dépend hiérarchiquement du verbe introducteur, par rapport auquel elle remplit le rôle de COD. Le mode de la subordonnée n'est pas lié à la conjonction « que », mais à des facteurs liés au sémantisme du verbe introducteur, ou à la modalité phrastique de la proposition régissante. Ainsi, lorsque le verbe de la proposition matrice est assertif (« vous me jurerez » trouve-t-on dans la proposition régie l'indicatif (« que je n'ai point à craindre de vous un procédé si lâche ») ; tandis que la forme interrogative de la proposition matrice (« pensez-vous ») fait peser sur la proposition régie une valeur virtualisante qui justifie le subjonctif (« que je pusse fermer les yeux », « que ma délicatesse pût se contenter »). [...]
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