Les tests de fluences verbales ont été réélaborés et utilisés pour diverses raisons
Les tâches de fluences verbales sont couramment utilisées en neuropsychologie, elles permettent d'évaluer de façon rapide l'intégrité du stock lexico-sémantique et les processus stratégiques de récupération des mots en mémoire. La procédure habituelle consiste à demander au sujet la production du plus grand nombre de mots possible obéissant à un critère en un temps limité.
Les fluences verbales correspondent donc à la capacité d'énoncer des mots en un temps donné, à ne pas confondre avec la fluidité ou le flux verbal, correspondant au débit verbal, à la vitesse de l'expression.
[...] On distingue classiquement deux types de tâches : les tâches de fluences littérales et les tâches de fluences sémantiques. Les premières, également appelées phonémiques, phonologiques ou formelles, requièrent du sujet de donner le plus possible de mots de la langue commençant par une lettre donnée. Le sujet réalisant ce type de tâche doit donc rechercher activement des mots qui commencent par cette lettre et inhiber les autres mots. Dans les tâches de fluences sémantiques ou catégorielles, on demande au sujet d'évoquer le plus possible de mots appartenant à une catégorie sémantique donnée. [...]
[...] Pour les fluences sémantiques, les patients MA font moins de switching et ont des clusters plus petits. Pour les fluences littérales, les patients MA ne différent des sujets sains que sur le nombre de switch. Dans cette étude patients et 77 contrôles ont été recrutés. Aucune différence significative n'a été observée entre les groupes pour les variables âge et éducation. Concernant les résultats des fluences verbales, le groupe contrôle a généré plus de mots, a produit plus de cluster, de switching ainsi que des clusters plus larges. [...]
[...] À l'inverse, la tâche de fluence sémantique était davantage perturbée par la tâche de décision d'objet. Ces données ont été obtenues auprès de patients d'étiologies diverses et en imagerie cérébrale fonctionnelle. Toutefois, il semble que cette simple dichotomie ne rend pas suffisamment compte de la complexité des processus impliqués. C'est pourquoi des études récentes se sont intéressées non plus aux tâches uniquement, mais aux processus cognitifs mis en jeu dans la réalisation de ces tâches. Parmi celles-ci, les travaux réalisés par Troyer Moscovitch et Winocur (1998) constituent vraisemblablement l'approche la plus aboutie. [...]
[...] Une étude de Gomez, R.G et de White D.A démontre l'intérêt des tâches de fluences verbales au travers d'une étude réalisée en 2006. Les auteurs se sont intéressés, d'un point de vue qualitatif et quantitatif, à l'utilisation des fluences sémantiques (animaux) et littérales dans le cadre du diagnostic précoce de la maladie d'Alzheimer. Des déficits en mémoire sémantique et phonémique ont également été rapportés. Ainsi, les fluences sémantiques et les fluences phonémiques mesurent respectivement la mémoire sémantique et la mémoire phonétique et pourraient se révéler être des outils de diagnostic supplémentaire. [...]
[...] L'utilisation des fluences verbales met aussi à l'épreuve les explications en termes de désorganisation sémantique ou de dysfonctionnement exécutif. Comme nous l'avons vu, dans sa forme classique, ce test implique une exploration et une récupération de mots à partir d'un indice catégoriel ou d'un indice phonologique, ainsi qu'un self-monitoring des réponses déjà fournies et une inhibition des réponses non appropriées. Les patients présentant une lésion frontale présentent un déficit équivalent dans les deux types de fluence. En revanche, les patients avec lésion temporale ou souffrant de maladie d'Alzheimer ont un déficit plus marqué pour les fluences catégorielles. [...]
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