Le discours rapporté représente un dédoublement de l'énonciation : le discours tenu par un locuteur de base contient un discours attribué à un autre locuteur, qui est rapporté par le locuteur premier. Celui-ci se fait en quelque sorte le porte-parole du discours de l'autre locuteur : Il a dit : « Je ne voudrais pour rien au monde faire partie d'un club qui serait disposé à m'accepter comme membre ».
[...] Elle me répondit ingénument qu'elle y était envoyée par ses parents, pour être religieuse. La mise en subordination provoque des transpositions de temps et de personnes, ainsi que des changements qui affectent les déictiques et les types de phrases. Une phrase interrogative directe (Est-ce que Jean reviendra perd son intonation quand elle est subordonnée dans le discours indirect : Nelly voulait savoir si Jean reviendrait. Une phrase injonctive est plus difficile à transposer ; on emploie un verbe comme ordonner dans la principale et la subordonnée peut se mettre à l'infinitif : Sortez Roxanne ordonna à Bajazet de sortir. [...]
[...] Il pose de délicats problèmes de lecture et d'interprétation. Pour identifier un passage au style indirect libre, il est nécessaire de repérer les transpositions de temps et de personnes ou de déceler des particularités linguistiques qui révèlent des caractéristiques d'un personnage ou qui indiquent l'oralité : modalisations comme franchement, tournures propres à l'oral. En général, il est indispensable de faire appel au contexte narratif pour y trouver des allusions à des paroles ou à des pensées. Mais il existe des cas équivoques quand le discours du personnage se fond parfaitement dans la narration : Il fut tiré de sa rêverie par la sonnerie du téléphone. [...]
[...] Le style indirect libre combine les particularités du discours direct et du discours indirect. Comme le discours direct, il se rencontre dans des phrases indépendantes, mais souvent sans démarcation par rapport au contexte où il est inséré. Il conserve les exclamations et les procédés expressifs du discours direct : Etienne, déjà, continuait d'une voix changée. Est-ce qu'il se trouvait des lâches pour manquer à leur parole ? Quoi ! Depuis un mois, on aurait souffert inutilement, on retournerait aux fosses, la tête basse, et l'éternelle misère recommencerait ! [...]
[...] Comme dans le discours indirect, les temps et les personnes sont transposés. Mais, quand le discours de base est au présent, les temps ne sont pas transposés : Mme Profitendieu rentre enfin, elle s'excuse d'être en retard ; elle a dû faire beaucoup de visites. Elle s'attriste de trouver son mari souffrant. Que peut-on faire pour lui ? C'est vrai qu'il a très mauvaise mine. Dans un récit au passé, la transposition des temps permet d'intégrer parfaitement le discours rapporté à la narration : Elle en avait fini, songeait-elle, avec toutes les trahisons, les bassesses et les innombrables convoitises qui la torturaient. [...]
[...] Quand le verbe introducteur est à un temps du présent et du futur, le verbe subordonnée ne subit pas de changement : Il affirme : Tu as tort. Il affirme que tu as tort. Quand le verbe principal est à un temps du passé, la subordonnée subit des changements de temps suivant la relation entre le moment où le discours a été énoncé et celui où il est rapporté. On établit les règles de concordances suivantes : Il a dit : Je suis parti / Je pars / Je partirais Il a dit qu'il était parti / qu'il partait / qu'il partirait. [...]
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