De quelle manière la linguistique contemporaine définit-elle les rapports du langage et de la pensée ?
Le fondateur de la linguistique, Ferdinand de Saussure (Suisse, XIXe), auteur de Cours de linguistique générale et De la nature du langage, développe, à la fin du XIXe, une méthode d'analyse scientifique du langage, dans laquelle il établit les points suivants :
La communication et le dialogue sont les traits caractéristiques du langage humain.
L'étude des langues démontre le caractère logique de la pensée humaine reposant sur un système de signes. La linguistique entend procéder à une description du fonctionnement du langage afin de montrer que le langage est une action spécifiquement humaine.
« Une langue est un système de signes distincts avec des règles grammaticales qui conditionnent leur emploi » (F. de Saussure)
L'analyse linguistique entend procéder à une description des procédés du langage humain. Elle retient trois types de signaux différents.
[...] Il n'y a donc pas de langage au seul niveau de la sensation. (Brice Parain, Fr cont) Les limites de l'esprit humain sont une cause décisive pour tout être humain qui cherche à mesurer l'incapacité du langage à restituer la totalité des choses. Dans le deuxième paragraphe, Bergson avance l'idée que si l'esprit échoue à restituer l'originalité du vécu, c'est en raison de ses propriétés suivantes : il est à la fois fixe, abstrait et impersonnel. Comment la pensée dont la nature est essentiellement logique, peut-elle restituer ce qui relève de la sensibilité, de l'illogique, de l'irrationnel ? [...]
[...] De Saussure confirme ce diagnostic : L'unique raison d'être de l'écriture est de représenter la parole Le rapport de l'écriture à la parole ne peut pas être simplement défini comme une représentation fidèle du contenu de la parole L'écriture suppose la référence à la notion de culture. On ne peut se satisfaire d'une définition de l'écriture limitée au statut d'aide-mémoire ou de fixation de la parole. Elle se définit par rapport aux normes, aux juridictions que l'homme s'impose dans la vie en société. L'écriture a transformé les conditions d'existence sociale et historique de l'homme. [...]
[...] - La parole devient désormais un instrument secondaire, superficiel puisqu'incapable d'organiser avec assurance l'ensemble des relations humaines L'écriture témoigne d'un nouvel esprit social, favorable au développement de la justice et des savoirs. L'écriture transforme radicalement le monde de la parole. Les inscriptions les plus anciennes en alphabet grec sont contemporaines de la formation des cités, c'est-à-dire des lois écrites. Il ne s'agit pas seulement, en recourant à l'écrit, de donner aux lois une forme immuable et sacrée en les gravant dans la pierre. [...]
[...] La justice n'est plus rendue de manière mystérieuse ou irrationnelle. Elle n'est plus réservée à quelques initiés à qui l'on attribuerait une qualité indiscutable de jugement. Le caractère public de la loi et de l'écrit favorise le débat, le contrôle et l'exactitude des décisions. Alors que la parole est privée et ésotérique, l'écriture est exotérique et publique : Préalablement, la parole était réservée à quelques sages. Désormai, l'écrit est accessible à tout citoyen (Aristote). Une même révolution se prépare dans le domaine du savoir. [...]
[...] Par lui, l'homme connaît l'autre homme et se connaît lui-même à travers l'autre. L'être parlant est bien à cet égard la forme la plus authentique de la conscience (Henri Ey) II. Les fonctions, les limite et critique du langage Pourquoi l'homme ne peut-il pas tout dire ? Pourquoi le langage, dont la qualité principale est l'expression, ne parvient-il pas à restituer fidèlement l'ordre et la réalité des choses ? Faut-il accuser le langage d'imperfection et de faiblesse ? Ou bien faut-il mettre en cause la responsabilité de l'homme dans cet échec ? [...]
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