Discours rapporté, messager, cameroon tribune, dédoublement énonciatif, presse écrite camerounaise
Le discours rapporté est un procédé qui permet à un locuteur de citer ses propres paroles ou celles de quelqu'un d'autre. Mikhaïl Bakhtine (1977 : 161) le définit, du reste, comme le discours dans le discours, l'énonciation dans l'énonciation mais [aussi comme] un discours sur le discours, une énonciation sur l'énonciation. On observe un dédoublement énonciatif dans ce procédé. Comme dans tous les quotidiens, le discours rapporté est très présent dans la presse écrite camerounaise. Cela est essentiellement dû au fait qu'il constitue une technique incontournable dans les journaux. Les journalistes se servent des propos recueillis çà et là pour la rédaction de leurs articles. N'étant pas les auteurs de l'information transmise, les journalistes font recours au discours rapporté pour bien montrer qu'ils ne sont pas responsables de l'information transmise. Le but de cet article est d'étudier comment le discours rapporté est employé dans deux quotidiens camerounais. Notre étude se situe entre 1993 et 2003. Nous essayerons dans un premier temps de revisiter les travaux essentiels qui ont été faits sur le discours rapporté ; et par la suite, nous verrons la portée argumentative que peut avoir un procédé comme le discours rapporté dans les quotidiens Le Messager et Cameroon Tribune en prenant appui sur la pragmatique comme concept opératoire
[...] Car quelle que soit la manière dont il présente le discours cité, il y a presque toujours un message qu'il tente de véhiculer. Ainsi, même le discours direct qui est considéré neutre dans la mesure où le rapporteur reprend authentiquement l'énoncé initial, n'est pas une garantie d'objectivité. En effet, il arrive souvent que l'énonciateur ne cite qu'une partie des faits relatés par le locuteur primaire ; cela n'est pas un fait fortuit. D'ailleurs, nous pensons à la suite de Maingueneau (1981 : 97) que : quand on y réfléchit, le simple fait de choisir tel ou tel fragment d'un énoncé pour le rapporter constitue déjà une opération aux implications considérables. [...]
[...] Nous pouvons donc ouvrir le ventre de la bête. C'est le découpage. (C.T octobre 2000, p.17) Edmond Maowpea Mbio résume sa mission en ces termes : la SNI est un organisme où des gros intérêts sont en jeu. En plus, il faut rechercher d'importants financements internationaux pour le compte de l'Etat. (M.S.G., n°1564, p.3) Dans les énoncés sus-cités, le journaliste se dégage de la responsabilité du discours repris qui n'incombe alors qu'au locuteur primaire. L'énonciateur ne veut pas reformuler lui-même le discours qu'il reprend. [...]
[...] Cela est surtout possible quand il emploie les styles indirect et indirect libre. Ceux-ci permettent très souvent au locuteur d'émettre son point de vue en citant des propos. En effet, en reformulant ou alors en paraphrasant un discours, le locuteur peut y introduire ses propres mots. Bien plus, à travers le style indirect, le journaliste peut proposer un discours qui n'est pas réel, mais l'expression d'un contenu général et généralisant. C'est ce qui se passe très souvent lorsque l'énonciateur est pluriel ou alors indéterminé. [...]
[...] Par ailleurs, parmi les valeurs essentielles du discours rapporté dans notre corpus l'on peut également citer le fait de rendre plus vraisemblable aux yeux des lecteurs les articles de presse écrite. II.2 La création d'une illusion de vérité Le discours rapporté à travers ses différentes formes donne un cachet particulier aux articles de presse écrite dans la mesure où il renforce l'authenticité des faits relatés. Cette illusion de vérité est créée grâce à la vivacité et l'aspect émouvant qui se dégagent des articles. [...]
[...] C'est le cas de la presse écrite en général et camerounaise en particulier ; I.2- Présentation des différents discours Il est question de faire un aperçu des différents types de discours rapporté que sont les discours direct, indirect et indirect libre ainsi que de leurs caractéristiques. I - Le discours direct Le discours direct est la forme de discours rapporté qui reconstitue exactement les propos cités. C'est dans ce sens que Baylon et Fabre (1978 : 214) affirment que le locuteur rapporte textuellement et objectivement les paroles (ou les pensées) des personnages. Sans être aussi radical, Le Goffic (1994 : 268) soutient qu'au style direct, l'énoncé rapporté est censé redonner fidèlement, dans leur littéralité, les propos tenus par autrui. [...]
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