La notion générale d'iconicité consiste en un lien de ressemblance formelle entre les signes et ce à quoi ils réfèrent dans le monde extra linguistique de l'expérience. On peut distinguer, dans l'iconicité, une iconicité d'image (ou référentielle) et une iconicité diagrammatique (ou structurale). Cette dernière n'ayant été traitée que dans des travaux plus récents de Christian Cuxac, nous baserons principalement notre étude sur l'iconicité d'image. L'iconicité (certes moindre des signes standards) est présente dans des activités langagières n'ayant rien à voir avec une visée iconicisatrice. En d'autres termes, il existe une iconicité "naturelle", première (qui permet d'émettre l'hypothèse de "stabilisations conceptuelles proto linguistiques"), ancrée dans la perception (essentiellement visuelle), présente partout en LS et dont l'existence tiendrait au fait de vouloir faciliter la compréhension de l'interlocuteur (...)
[...] Pour reprendre la définition de Christian Cuxac (1996), l'iconicité d'image c'est le lien de ressemblance direct, plus ou moins étroit, entre la chose du monde, le référent, et le signe qui s'y rapporte D'après ses travaux, Cuxac considère l'iconicité intrinsèque de la Langue des Signes Française comme un principe fondateur à toute description. Processus d'iconicisation Le processus d'iconicisation est le processus par lequel le locuteur va rendre l'expérience iconique. Ce processus donne accès à une visée iconicisatrice (aussi appelée illustrative) selon laquelle la personne sourde tente de reproduire de manière imagée une expérience vécue ou imaginée. [...]
[...] Tous les paramètres corporels (regard, mimique faciale, mains et compositionnalité interne des signes, mouvement du corps et du visage) construisent ces transferts permettent la construction du sens de l'énoncé. C'est donc le corps qui est principalement porteur du sens. On peut supposer que les transferts, qui sont, rappelons-le, des opérations cognitives, font intervenir une notion que l'on pourrait appeler transfert d'univers et que l'on peut rapprocher de la théorie des espaces mentaux (Fauconnier). En effet, lors des différents transferts (vus précédemment), la personne sourde ramène à elle, transfère un univers ciblé (ex : un personnage, une situation, un lieu ) dans la situation et le temps présents, et le rapporte à son interlocuteur grâce à son canal visuo-gestuel. [...]
[...] Prenons un exemple : La notion de soleil exprimée via la visée iconicisatrice se décomposera à travers plusieurs signes successifs qui se réalisent dans un même mouvement continu. Les photos ci-dessous montrent comment la notion de soleil s'organise à travers plusieurs SGI (il faut considérer ce mouvement dans une continuité qui, bien sûr, ne peut pas être mise en évidence par des photos) : Cercle pour représenter la forme du soleil Rayons du soleil La visée non iconicisatrice Il s'agit là de dire sans montrer cette visée fait appel au lexique (ou signes) standard, qui se compose de signes conventionnels, ceux recensés par les dictionnaires. [...]
[...] Les entités ne sont en général pas mises en relation directement mais le sont par l'intermédiaire d'espaces qui leur sont attribués. De plus, lorsque les signes standards ne peuvent être déplacés, c'est-à-dire lorsqu'il y a un point de contact avec le corps, le couple regard-pointage fonctionne. Par ce biais, il est possible de construire des référents spatio-virtuels servant ensuite de positionnement pour les processus discursifs. En ce qui concerne les relations spatiales entre nominaux, les signes standard sont reportés directement dans l'espace de signation. [...]
[...] Ce sujet est particulièrement complexe de par les points qu'il aborde et la façon qu'a l'auteur de les traiter. D'ailleurs ce texte nous a posé de gros problèmes de compréhension sur des points spécifiques. Cependant, il nous a semblé qu'il existait un rapport étroit entre le cas des transferts et la théorie des espaces mentaux de Fauconnier. Nous remercions Mademoiselle Elodie E., pratiquant couramment la Langue des Signes Française, pour l'aide qu'elle nous a apportée concernant notamment la prise de photographies. [...]
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