Pascal (1623-1662) est un écrivain français du dix-septième siècle. Sa dimension plurielle et ses qualités de grand mathématicien, physicien, philosophe ont cédé la place à un Pascal, penseur de la morale chrétienne. L'homme est soumis à de profonds paradoxes qu'il lui importe d'en avoir la connaissance afin de cultiver en lui l'envie de s'harmoniser avec les desseins de l'Infini. Pour bien comprendre cette vision dichotomique de la constitution humaine qui renforce la nécessité d'une dialectique chrétienne, nous allons établir les marques textuelles de ce qu'il convient d'appeler les oppositions des Pensées et tenter d'expliquer le rôle que jouent celles-ci dans le continuum des fragments significatifs à la morale chrétienne que recommande Pascal aux hommes.
[...] Il n'existe aucun humain qui n'aspire à la vie en abondance : L'immortalité est une chose qui nous importe si fort.[4] Il faut opter pour un divertissement réel où l'homme n'aura plus à voiler sa misère, un divertissement où il aura à célébrer sa réconciliation avec Dieu. Mais avant cela, il faut d'abord parier que Dieu existe. Ce débat sur l'existence de Dieu qu'aborde Pascal dans le fragment 397 se rapporte à une expérience personnelle de l'auteur avec sa propre foi. Le vrai Pascal est un homme qui doute. [...]
[...] Il se doit, néanmoins, d'en sortir à travers la possibilité qui lui est donnée de se repentir : la prière et, surtout, la Miséricorde divine. C'est pourquoi le fragment 41 réaffirme que L'homme n'est qu'un sujet plein d'erreurs naturelles, et ineffaçable sans la grâce. P.81[2] Pascal écrit, philosophe et plaide pour son semblable. Il veut donc sauver l'homme et le réconcilier avec son Créateur. Pascal et les contradictions constitutives de l'homme La pensée de Pascal est traversée par de grands paradoxes où l'homme est, en réalité, un être double. [...]
[...] p.248-fragment 397. p.249-fragment 397. p.256-fragment 398. [...]
[...] Nous estimons que Pascal réaffirme ici le devoir, pour l'homme, d'exploiter efficacement sa pensée pour la mettre au service de la morale chrétienne ; puisque notre pensée nous fait savoir au moins que nous existons, le monde aussi. Cette capacité qu'a l'homme de pouvoir penser lui donne toute sa spécificité : il sait qu'il va mourir. D'où sa propre faiblesse. Cette dialectique entre la force et la faiblesse peut se définir comme le socle même de la pensée profonde de Pascal. [...]
[...] Pascal procède ici à une nouvelle opposition entre l'homme avant la chute, comparable à un Dieu et en union avec son CREATEUR ; et l'homme après la chute, détrôné de sa posture divine et royale, en divorce d'avec Dieu. Ce Dieu s'est distancié et l'homme a presque perdu le côté divin de lui-même pour devenir misérable. Le divertissement devient donc une sorte de situation mentale où l'homme, par son absence, réfléchirait sur son propre sort. Il penserait ainsi à sa mort, à l'état de sa morale, à qui il est, à ce qu'est la conduite de sa vie, etc. Il est clair que Pascal critique le divertissement tout en montrant qu'il est indispensable à l'homme. [...]
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